Les vaccins ne protègent pas autant que prévu contre le variant Delta, selon l'Institut Pasteur
L'institut de recherche français a estimé dans un rapport que la vaccination contre le Covid ne suffisait pas pour endiguer une cinquième vague, tout en l'estimant essentielle pour réduire la pression sur les systèmes de santé.
L'Institut Pasteur estime que face au variant Delta du Covid-19, la vaccination seule ne suffira pas, même si elle reste essentielle, et alerte sur le risque d'une cinquième vague, selon une étude publiée le 6 septembre.
#COVID19 : épidémiologie du #variant delta dans une population partiellement vaccinée et implications pour le contrôle d'un rebond automnal. https://t.co/iFEi722dk8
— INSTITUT PASTEUR (@institutpasteur) September 6, 2021
«Avec le variant Delta, les personnes vaccinées sont bien protégées contre l'hospitalisation mais courent toujours le risque d'être infectées», écrivent-ils dans une version actualisée de leurs modélisations sur la suite de l'épidémie.
Face à un variant plus contagieux et résistant en partie aux vaccins, l'Institut se base désormais sur une protection contre l'infection de 60%, contre 80% fin juin.
En conséquence, le virus «pourrait continuer à provoquer une pression substantielle sur les systèmes de santé en l'absence d'autres mesures de contrôle, même avec une haute couverture vaccinale», préviennent les spécialistes, qui s'attendent à ce qu'«à peu près la moitié des infections aient lieu chez des personnes vaccinées».
L'Institut Pasteur a avancé une couverture vaccinale de 70% chez les 12-17 ans, de 80% chez les 18-59 ans et de 90% chez les 65 ans et plus. Ceci étant, avec le variant Delta, «il existe un risque plus élevé que les personnes vaccinées soient infectées et transmettent le virus qu'au premier semestre 2021», note le rapport.
15 fois plus de risque d'être hospitalisé pour un non-vacciné infecté, selon l'institut
Mais les scientifiques estiment également que la vaccination réduit le risque d'hospitalisation de 95% et juge le risque de transmission par une personne vaccinée à 50%.
Présenté autrement, un adulte non vacciné a 1,9 fois plus de risque d'être infecté qu'un vacciné, 3,8 fois plus de risque de transmettre le virus, et 15 fois plus de risque d'être hospitalisé, selon l'étude.
Ainsi, «les adultes non-vaccinés contribuent de façon importante à la pression sur l'hôpital», soulignent les experts de l'institut. Selon leurs calculs, «les personnes non-vaccinées de plus de 60 ans représentent 3% de la population mais 43% des hospitalisations».
Ses auteurs ont par ailleurs rappelé dans leur rapport l'importance, même pour les personnes vaccinées, de «continuer à respecter les gestes barrières et porter un masque pour se protéger de l'infection et éviter de contaminer leurs proches».