300 soignants italiens engagent une «bataille démocratique» contre l'obligation vaccinale

300 soignants italiens engagent une «bataille démocratique» contre l'obligation vaccinale© AFP / ALBERTO PIZZOLI
Une femme reçoit une injection du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 dans une clinique à Lampedusa, en Italie, le 15 mai 2021.
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En Italie, 300 soignants ont saisi la justice pour mettre un terme à l'obligation vaccinale qu'ils subissent depuis avril. En France, le débat prend de l'ampleur, l'exécutif ayant annoncé qu'il envisageait de promulguer une telle obligation.

En Italie, 300 soignants italiens ont saisi la justice en vue d'obtenir la levée de l’obligation faite au personnel médical et sanitaire de se faire vacciner contre le Covid-19, rapporte l'AFP qui se réfère à des articles parus dans la presse italienne. Le recours a été déposé devant le tribunal administratif de Brescia (nord) au nom de soignants exerçant dans la région lombarde à Brescia, Crémone, Bergame et Mantoue. Une audience est d'ores et déjà prévue le 14 juillet.

Pour l'avocat constitutionnaliste Daniele Granara à l'origine de la procédure, «ce n'est pas une bataille des "no-vax" mais une bataille démocratique. On oblige des personnes à prendre un risque sous peine de ne plus pouvoir exercer leur profession», a-t-il expliqué dans le quotidien Il giornale di Brescia cité par l'AFP. Cet homme de droit défend également en justice des dizaines de soignants suspendus pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19.

L'objectif des soignants est de faire abolir une loi entrée en vigueur en avril qui prévoit que «les personnes exerçant une activité dans les structures socio-sanitaires, publiques et privées, dans les pharmacies, les parapharmacies et les cabinets privés sont obligées de se soumettre à la vaccination». En cas de manquement, le contrevenant, s'il travaille au contact du public, est affecté dans un autre service ou suspendu sans solde si l'employeur n'a pas de nouvelles tâches à lui proposer.

Outre les personnes âgées ou vulnérables, les soignants – ainsi que les enseignants – ont été les premiers en Italie à se faire vacciner contre le Covid-19. Jusqu'à présent, 52,7 millions de doses ont été administrées et près de 19,5 millions d'Italiens sont vaccinés, soit 36% de la population de plus de 12 ans. Selon des données récentes du commissariat à l'urgence Covid-19, seulement 45 750 des 1,9 million de salariés du secteur sanitaire (2,3%) restent «en attente d'une première dose ou d'une dose unique».

En France, des voix s'élèvent pour forcer la vaccination chez ceux qui ne souhaitent pas le faire

Cette bataille juridique débute en Italie alors qu'en France, des voix se multiplient pour forcer la vaccination chez les citoyens qui ne souhaitent pas s'y soumettre.

Le 29 juin, l'éditorialiste de BFMTV Emmanuel Lechypre avait suscité une forte polémique en qualifiant de «dangers publics» les personnes qui n'étaient pas vaccinées. Le chroniqueur avait poursuivi ses propos à l'antenne en déclarant : «On vous vaccinera de force, moi je vous ferai emmener par deux policiers au centre de vaccination. Faut aller les chercher avec les dents et avec les menottes s’il le faut [...] Les non-vaccinés, ce sont des dangers publics, donc j'ai une démarche très claire : je fais tout pour en faire des parias de la société !»

Ces propos ouvertement discriminants avaient été qualifiés de «quasi-fascistes» par le chef de file des Patriotes, Florian Philippot, qui avait annoncé saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et réclamé à ce que l’éditorialiste soit retiré de l'antenne. Egalement choqués par ces propos, de nombreux individus et particuliers avaient par ailleurs saisi le CSA pour signaler ces propos jugés haineux.

Le 1er juillet, les pouvoirs publics ont par ailleurs annoncé réfléchir à un projet de loi rendant obligatoire la vaccination contre le Covid-19 pour tous les soignants. Selon BFMTV, dans un courrier à l'adresse des associations d'élus locaux et des présidents de groupe, le Premier ministre Jean Castex notait que «la couverture vaccinale des soignants reste globalement insuffisante» et exprimait son «souhait que le débat sur l'obligation vaccinale [soit] posé» en s'interrogeant sur «l'opportunité d'instaurer une obligation d'isolement, assortie de sanctions». 

Le 2 juillet, lors d'un déplacement à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), le ministre de la Santé Olivier Véran a tenté de rassurer les Français en soulignant que si le débat sur l'obligation vaccinale pour les soignants était bien sur la table, il ne l'était pas «pour la population générale».

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron avait promis que la vaccination ne serait pas obligatoire

Ces récentes annonces du gouvernement combinées à un rapport du Sénat qui promeut la vaccination obligatoire pour les individus âgés de 24 à 59 ans ont créé une grande défiance chez les personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner contre le Covid-19.

En France, le chef de l'Etat Emmanuel Macron avait indiqué à plusieurs reprises que la vaccination contre le Covid-19 ne serait pas «obligatoire», notamment lors de son adresse aux Français le 24 novembre 2020. «Je veux aussi être clair, je ne rendrai pas la vaccination obligatoire», avait déclaré le chef de l'Etat. 

Dans le pays, de nombreux vaccins sont déjà obligatoires pour les nourrissons comme ceux contre la diphtérie, la méningite, les oreillons, la rubéole, etc. En revanche, les vaccins actuels contre le Covid-19 soulèvent des questions médico-légales uniques puisque ces produits ont reçu une autorisation de mise sur le marché «conditionnelle» dans le cadre d'une procédure d'urgence. Ils sont donc toujours considérés comme des vaccins expérimentaux qui s’inscrivent dans le cadre de la recherche médicale. 

Comme le rapporte Libération, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) reconnaît que «les essais cliniques de phase 2 ou 3 ne sont pas terminés au moment de l’autorisation de mise sur le marché conditionnelle».

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