«On vous vaccinera de force» : le journaliste Emmanuel Lechypre soulève un tollé
L'éditorialiste de BFMTV Emmanuel Lechypre s'est une nouvelle fois illustré le 29 juin au sujet des non-vaccinés qu'il a qualifiés de «dangers publics». Il avait déjà créé la polémique en 2020 en comparant les morts chinois du Covid-19 à des Pokémon.
«On vous vaccinera de force, moi je vous ferai emmener par deux policiers au centre de vaccination. Faut aller les chercher avec les dents et avec les menottes s’il le faut [...] Les non-vaccinés, ce sont des dangers publics, donc j'ai une démarche très claire : je fais tout pour en faire des parias de la société !». C'est par ces mots que le journaliste Emmanuel Lechypre s'est exprimé le 29 juin au sujet des personnes hésitantes à l'idée de se faire vacciner. Débattant sur le plateau de RMC Story avec Laurent Neumann, les propos d'Emmanuel Lechypre ont fait réagir sur Twitter. Plusieurs tirs de boulets rouges ont ainsi déferlé à l'encontre de l'éditorialiste, s'indignant qu'il soit possible de tenir pareils propos en toute impunité.
Et on accuse les réseaux sociaux de désinformation et de violence !
— Barbara78 (@dragonduclos) June 29, 2021
Dérapage en direct d'Emmanuel Lechypre éditorialiste BFM et RMC qui tremble tellement de peur qu'il veut aller chercher les non-vaccinés "avec les dents, des gendarmes et des menottes pour les vacciner de force" pic.twitter.com/ksOnJBEI18
Certains politiques ont aussi réagi à ces propos comme Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, qui évoque sur Twitter des propos «honteux».
« Je fais tout pour que les non-vaccinés soient des parias de la société ». Honteux propos d’Emmanuel Lechypre. Ajoutez les unes sur le variant delta, les pressions à la vaccination, et l’Institut Pasteur qui préconise un confinement des non-vaccinés : l’ambiance devient malsaine pic.twitter.com/1S9HHEBTRD
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) June 30, 2021
Florian Philippot, président du parti Les Patriotes, a appelé lui à retirer le chroniqueur «de l'antenne» tout en dénonçant «des propos choquants» sur l'antenne de CNEWS.
Sur @CNEWS chez @morandiniblog@f_philippot : @Manu_Lechypre doit être retiré de l’antenne... Ces gens sont entrain de devenir fous et tyranniques.. c’est une dérive quasi fasciste pic.twitter.com/oCEw3wbiXA
— Mouâd Boutaour Kandil (@boutaour) June 30, 2021
Gilbert Collard, député européen du Rassemblement national fustige le chroniqueur : «On a maintenant au moins une certitude sur le vaccin, il rend parfois complètement fou : écoutez Emmanuel Lechypre et vous comprendrez l'effet camisole que peut avoir le vaccin sur certains esprits !»
On a maintenant au moins une certitude sur le #vaccin, il rend parfois complètement fou : écoutez Emmanuel Lechypre et vous comprendrez l'effet camisole que peut avoir le vaccin sur certains esprits !#COVID19
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) June 30, 2021
src : RMC pic.twitter.com/3I4j3wnyWQ
Emmanuel Lechypre, un habitué de la polémique ?
Emmanuel Lechypre n'est cependant pas à son coup d'essai. Il avait déjà été épinglé en avril 2020 où il avait choqué par une blague douteuse au sujet de l'hommage de la Chine à ses 3 300 morts du Covid-19 : «Ils enterrent des Pokémons». Le journaliste avait dû par la suite s'excuser publiquement.
Ce matin sur BFM TV je me suis permis une remarque totalement déplacée pendant la diffusion d’un hommage aux victimes du virus en Chine. Ces propos inappropriés ont été diffusés à l’antenne alors que je pensais les micros fermés. Je tiens sincèrement à m’en excuser.
— Emmanuel Lechypre (@Manu_Lechypre) April 4, 2020
Des personnalités souscrivent à l'idée de réprimer les personnes non-vaccinées
Emmanuel Lechypre n'est toutefois pas la seule personne à réclamer une répression contre les personnes ne souhaitant pas se faire faire vacciner. L'urologue Laurent Alexandre a ainsi relayé une recommandation de l'Institut Pasteur quant au confinement des personnes qui n'auraient pas effectué leurs injections en cas d'une hypothétique quatrième vague de Covid-19. Selon lui, «il n’y a aucune raison que les vaccinés payent pour l’irresponsabilité des non-vaccinés».
Oui l’institut Pasteur a raison
— Docteur Laurent Alexandre #JeSuisVacciné (@dr_l_alexandre) June 30, 2021
Si il y a une 4 eme vague à l’automne, il faudra confiner EXCLUSIVEMENT LES NON VACCINÉS !
Il n’y a aucune raison que les vaccinés payent pour l’irresponsabilité des non vaccinés
AUCUNE !
pic.twitter.com/Cmp6I9JX7E
Thomas Porcher, économiste classé à gauche, s'est lui aussi montré virulent à l'encontre des personnes non-vaccinées en déclarant sur le plateau des Grandes Gueules (RMC) le 29 juin : «A terme, je suis d'accord avec le fait qu'il faille rendre la vie des non-vaccinés beaucoup plus difficile pour les inciter à se faire vacciner. «Si les mecs n'ont pas compris qu'ils doivent se faire vacciner alors qu'on a des vaccins gratuits [...] parce que X, Y raisons dans leurs têtes ou ce qu'ils ont lu sur les réseaux sociaux, il faut à un moment que les mecs [...] se fassent vacciner», a-t-il martelé.
.@PorcherThomas appelle à "rendre la vie difficile" aux non-vaccinés !#immanquablesGGpic.twitter.com/HsXxC28NOm
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) June 29, 2021
Autant de propos qui ont fait enfler la polémique sur l'obligation vaccinale et suscité l'ire des Twittos dont certains ont jugé ces positions comme étant authentiquement «fascistes».
L’institut Pasteur qui veut confiner les non-vaccinés.
— Achille (@Achilledureel) June 29, 2021
Emmanuel Lechypre qui veut en faire des parias de la société.
Thomas Porcher qui veut leur rendre la “vie difficile”.
Le fascisme, le vrai… pic.twitter.com/6Zn5bBNSSr
Il faut dire que le discours politique est très évolutif au sujet d'une éventuelle vaccination obligatoire. Outre la position de l'Institut Pasteur susmentionnée, l'Académie nationale de médecine pousse quant à elle à la fin de la gratuité des tests de Covid-19 qu'elle croit avant tout «pratiqués pour convenances personnelles». Emmanuel Macron lui-même était finalement revenu sur sa volonté de ne pas rendre la vaccination obligatoire avec une déclaration sibylline lors de son déplacement au Rwanda le 17 mai.