Affrontements entre Israéliens et Palestiniens : le CRIF dénonce la position de Castex

Le CRIF a appelé à une «clarification» après des propos tenus par Jean Castex devant l'Assemblée nationale. Le Premier ministre avait rappelé les risques liés à une politique de colonisation tout en réitérant son attachement à la sécurité d'Israël.
Le 18 mai après une intervention de Jean Castex devant l'Assemblée nationale au sujet du conflit israélo-palestinien, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) s'est dit «inquiet» et a appelé sur Twitter à une «clarification» de la position de l'exécutif, estimant que les propos tenus par le chef du gouvernement relevaient d'une «position très partiale».
Le Crif est inquiet de la position très partiale exprimée par le Premier ministre @JeanCASTEX. Pas un mot pour les victimes israéliennes. Aucune mention de la nature terroriste du Hamas. Rien sur les 3000 roquettes envoyées sur ISRAEL. Une clarification de cette positon s impose!
— CRIF (@Le_CRIF) May 18, 2021
Une position partagée par la présidente de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) Noémie Madar qui a renvoyé dos à dos «l’inquiétude pour les populations à Gaza et l’horreur face aux roquettes qui s’abattent sans cesse sur Israël».
Être du côté de la paix, c’est être capable de dire l’inquiétude pour les populations à Gaza et l’horreur face aux roquettes qui s’abattent sans cesse sur Israël. L’un et l’autre. Pas l’un ou l’autre M. le Premier Ministre @JeanCASTEX#PeaceSidehttps://t.co/R1hxNksJbb
— Noemie Madar (@Noemiemad) May 18, 2021
Un peu plus tôt, le député de la 8e circonscription des Français établis hors de France et vice-président de la commission des Affaires étrangères, Meyer Habib, qui assistait à cette séance de questions au gouvernement, avait décidé de quitter l'hémicycle avant même la fin de la prise de parole de Jean Castex en criant au scandale et lui reprochant de ne pas dire «un mot sur les civils israéliens».
Déçu! Choqué par la réponse @JeanCASTEX! Pas 1 mot pour la population d'Israel ni pr les 120.000 🇫🇷-🇮🇱 ss les bombes de notre ennemi commun, l'islam radical #Hamas! Il semble même justifier l'inacceptable: 4k missiles sur les civils d'un pays ami #Israel. J'ai quitté l’hémicycle! https://t.co/e5CVE1ya8g
— Meyer Habib (@Meyer_Habib) May 18, 2021
La France réitère «son attachement indéfectible à la sécurité d'Israël»
Interpellé par le président du groupe communiste André Chassaigne sur ce regain de tensions entre Israéliens et Palestiniens, le Premier ministre a débuté son intervention en soulignant que la situation était «extrêmement grave et préoccupante».
«D'abord, la France a appelé et appelle de façon extrêmement ferme l'ensemble des acteurs à mettre un terme immédiat à toutes les violences, à toutes les provocations et à toute incitation à la haine pour permettre un retour au calme. Nous appelons tous les acteurs à garantir l'accès rapide et sans entrave de l'aide à Gaza», a lancé Jean Castex, invitant également les deux parties à protéger le personnel médical et à préserver la sécurité des «journalistes et de tous ceux dont l'expression concourt à la libre information et au débat public.»
Concluant ses propos, Jean Castex a estimé que la seule issue au conflit était «une solution politique de long terme», rappelant que la France n'avait cessé de souligner les risques liés à «la poursuite de la politique de colonisation» menée par l'Etat hébreu, notamment les évictions à Jérusalem-Est tout en réitérant «son attachement indéfectible à la sécurité d'Israël». Le Premier ministre a également précisé que la France soutenait les efforts de médiation conduits par l'Egypte et qu'elle ne ménagerait «aucun effort pour parvenir à une cessation des hostilités et à la recherche politique d'une paix durable.»
Un regain d'affrontements a éclaté ces derniers jours entre Israéliens et Palestiniens, dans un contexte de tensions liées à l'expulsion de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-est (occupée illégalement par Israël).
Depuis le 10 mai, au moins 219 personnes, dont 63 enfants, ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé local. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts, selon la police israélienne.