Après Joe Biden, Emmanuel Macron se dit favorable à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid
- Avec AFP
Le président français s'est déclaré «tout à fait favorable à une ouverture de la la propriété intellectuelle» de ces vaccins, au lendemain de l'annonce faite en ce sens par son homologue américain. L'UE se disent «prêtes à discuter».
Ce jeudi 6 mai, Emmanuel Macron s'est dit «tout à fait favorable à une ouverture de la la propriété intellectuelle» concernant les vaccins contre le Covid-19, au lendemain de l'annonce faite en ce sens par le président américain Joe Biden. Une position partagée également par Vladimir Poutine qui s'y est dit favorable le même jour.
L'Union européenne s'est montrée plus prudente, en se disant ouverte à la discussion sur ce sujet. Le gouvernement d'Angela Merkel a exprimé lui de fortes réserves à l'égard de la proposition soutenue par les Etats-Unis d'une levée des brevets sur les vaccins anti-Covid, estimant au contraire qu'ils devaient continuer à être «protégés». «La protection de la propriété intellectuelle est la source de l'innovation et doit continuer à l'avenir à le rester», a indiqué une porte-parole du gouvernement allemand à l'AFP.
«Oui nous devons évidemment faire de ce vaccin un bien public mondial», a déclaré de son côté le chef de l'Etat français en inaugurant le premier grand vaccinodrome de Paris, situé dans le Parc des expositions de la Porte de Versailles. Emmanuel Macron a cependant souligné que la priorité à court terme était «le don de doses» et «de produire en partenariat avec les pays les plus pauvres», ce qui nécessitera des transferts de technologie car certains d'entre eux ne disposent pas pour l'heure de «plateforme pour produire de l'ARN messager» .
Emmanuel Macron sur la levée des brevets: "Nous devons faire de ce vaccin un bien public mondial" pic.twitter.com/d77dqZ5nzA
— BFMTV (@BFMTV) May 6, 2021
L'administration du président américain Joe Biden avait annoncé le 5 mai soutenir l'idée d'une levée des brevets sur les vaccins pour accélérer la production et la distribution, précisant que Washington participait «activement» aux négociations menées en ce sens à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
L'Union européenne «prête à discuter»
Le ministre allemand de la Santé Jens Spahn a également adressé une pique aux Américains, en déclarant que les pays où sont produits les vaccins doivent être prêts «à les exporter également vers les autres». «Nous sommes heureux que les États-Unis soient maintenant également prêts [à le faire]», a-t-il ajouté, alors que Washington a ces derniers mois refusé d’exporter des doses produites aux Etats-Unis.
Par la voix de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, l'Union européenne (UE) s'est également dite ce 6 mai «prête à discuter» d'une levée des brevets – sujet qui s'invitera au sommet des 27 à Porto le 7 mai – tout en se montrant sceptique sur l'efficacité d'une telle mesure pour accélérer la vaccination mondiale.
Jusqu'à présent, l'UE ne s'y disait pas favorable, arguant que cette solution prendrait du temps, faute de moyens de production immédiatement mobilisables.