Xavier Bertrand relance sa quête de l’Élysée pour 2027

À 60 ans, l’ancien ministre et président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, se prépare une nouvelle fois à l’élection présidentielle. Avec son livre «Rien n’est jamais écrit», il tente de polir son image de candidat anti-extrême droite, mais peine toujours à susciter un engouement national.

Xavier Bertrand, éternel outsider revendiqué de la droite républicaine, réaffirme son ambition pour 2027, en misant sur une ligne intransigeante contre le RN et LFI, tout en vantant un parcours modeste et une constance politique qui, peine pour l’heure à convaincre les électeurs au-delà de ses bastions régionaux.

Dans son ouvrage « Rien n’est jamais écrit », fraîchement publié, il se confie sur son enfance en classe moyenne, son amour du foot et ses déjeuners chez Flunch, comme pour incarner l’homme du peuple capable d’éviter une nouvelle crise des « gilets jaunes ». Mais ce récit, teinté de nostalgie, rappelle surtout ses échecs passés : quatrième à la primaire LR de 2021, après avoir été favori des sondages, et un désistement en 2017.

À l’époque, sa campagne avait viré à la surenchère droitière, le laissant sur le carreau, « insuffisamment préparé », comme il l’admet lui-même. Aujourd’hui, il s’érige en rempart contre « l’extrême droite », dénonçant une « différence de nature profonde » avec le RN. Invité sur les plateaux, il fustige Jordan Bardella, l’accusant d’« amateurisme » et de « répéter ses dossiers » sans les travailler, tout en moquant son jeune âge : « On ne dirige pas un pays comme le nôtre à 30 ans ».

Ses attaques ont déclenché de vives réactions au RN. La députée Laure Lavalette a qualifié ses propos de « vulgaires, prétentieux et agressifs ». Sur les réseaux, l’élue, qui vise la mairie de Toulon, s’est jointe à la tendance du « STOP » majuscule visant les personnalités très médiatisées mais pas plébiscitées par les Français, comme cela est également le cas pour Louis Sarkozy.

Dans son propre camp, chez LR, sa posture divise. Bruno Retailleau, président du parti, balaie ses demandes d’éclaircissement sur la ligne anti-RN, rappelant l’éviction d’Éric Ciotti. Xavier Bertrand, lui, refuse une primaire élargie de Gérald Darmanin à Sarah Knafo, craignant une « union des droites » qu’il abhorre.

Il mise plutôt sur les sondages pour émerger naturellement d’ici l’automne 2026, où « tous ceux à 5 % » seront écartés. Mais les derniers baromètres le placent loin derrière, confirmant son statut de candidat récurrent sans véritable élan populaire.

Sur les réseaux, la vidéo d’un entretien télévisé avec Anne-Sophie Lapix, où il perd ses moyens, circule abondamment.

Malgré tout, Bertrand entame un tour de France, promettant des mesures pour les classes moyennes : baisse d’impôts, réforme des bourses, meilleur partage des fruits de la croissance. Esseulé dans sa famille politique, il doit faire face aux électeurs qui plébiscitent un ancrage plus à droite, illustré par la percée de Bruno Retailleau en interne. Dans un paysage embouteillé au centre, avec Édouard Philippe et Gabriel Attal notamment, Xavier Bertrand peine à exister. Même au rayon lecture, l’ancien ministre ne trouve pas sa place. Tandis que le dernier livre de Jordan Bardella s’est vendu à 42 000 exemplaires, Xavier Bertrand n’est pas parvenu à écouler plus de 300 exemplaires de son livre au titre évocateur, et peut-être invocatoire : « Rien n’est jamais écrit. »