Hezbollah–Tsahal : un an de cessez-le-feu dominé par des violations israéliennes massives

Plus de 12 000 violations du cessez-le-feu ont été relevées en un an, majoritairement attribuées à l’armée israélienne. Les frappes et destructions sont concentrées au Sud-Liban, avec des dizaines de localités touchées et de lourdes pertes civiles. La FINUL signale aussi des violations du Hezbollah, tandis que l’ONU demande des enquêtes.

Un an après le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hezbollah, le 27 novembre 2024, la situation demeure instable. Selon les données compilées par ACLED et analysées par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, l’armée israélienne a violé l’accord à plus de 2 400 reprises : frappes aériennes, tirs d’artillerie, destructions au sol, enlèvements ou tirs visant des civils.

Ces chiffres n’incluent pas les incursions aériennes et terrestres, que la FINUL évalue à près de 10 000 incidents supplémentaires. En cumulé, plus de 12 000 violations sont recensées. L’une des attaques les plus meurtrières s’est produite le 19 novembre, lorsqu’une frappe israélienne sur le camp de Aïn el-Héloué a fait treize morts civils, dont onze enfants.

La FINUL relève également une forte asymétrie : 21 projectiles tirés depuis le Liban, contre 950 provenant d’Israël. Elle note toutefois des violations imputées au Hezbollah, comme la présence d’armes non autorisées ou de structures souterraines au sud du Litani.

Près d'un mort par jour depuis un an

L’analyse d’ACLED montre que les premières semaines du cessez-le-feu ont connu un pic de violations israéliennes, principalement des tirs d’artillerie. Durant l’occupation du Sud-Liban, prolongée au-delà de la date prévue, la destruction de bâtiments a constitué l’essentiel des incidents.

Après le retrait israélien du 18 février 2025, les frappes aériennes sont devenues la principale source de violations : 1 258 ont été recensées jusqu’au 14 novembre 2025, concentrées dans les cazas frontaliers. Aïta el-Chaab, Kfar Kila, Naqoura et Yaroun figurent parmi les localités les plus touchées.

Le nombre de victimes témoigne de la gravité de la situation : 343 morts, dont 136 civils, selon le décompte de L’Orient-Le Jour. L’ONU, qui identifie 127 victimes civiles, et le ministère libanais de la Santé, qui en recense 331, fournissent des bilans divergents, en raison des méthodes de classification et des difficultés à distinguer civils et combattants.

L’ONU a appelé, le 25 novembre, à enquêter sur les frappes meurtrières, dont celle de Aïn el-Héloué, et sur toutes les violations du droit international humanitaire commises depuis l’accord.