Un média militant soutien des Gilets jaunes menacé de suppression par Facebook
Plusieurs personnalités de gauche ont apporté leur soutien au média militant Cerveaux non disponibles, épinglé par le réseau social pour des entorses supposées à ses conditions d'utilisation.
Forte de près de 450 000 abonnés, la page Facebook du média militant Cerveaux non disponibles (CND) a été rappelée à l'ordre par le réseau social pour plusieurs violations supposées de ses conditions d'utilisation. Menacé de bannissement, le média en a appelé au soutien des internautes pour infléchir la situation. «On compte sur vous», a publié le compte Twitter du média, qui affichait plus de 58 000 abonnés le 4 avril.
Merci à ceux qui ont lancé et qui poussent le hashtag #JeSoutiensCND face à la censure de #Facebook ! Voici un visuel adapté à Twitter pour relayer au mieux. On compte sur vous ! pic.twitter.com/zZf8nllB0v
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) April 4, 2021
Selon un long billet publié sur le blog du média qui revendique un point de vue «militant» – avec un attrait pour les luttes «anticapitalistes, antiracistes, féministes, écologiques», ainsi qu'un soutien aux Gilets jaunes – Facebook a avertit les administrateurs que leur page risquait la «dépublication» après le signalement d'une vidéo montrant une «manifestation féministe ayant eu lieu vendredi [2 avril] à Mexico».
«Cette vidéo montre plusieurs manifestantes frapper les boucliers de la police avec des marteaux. Le post était très informatif mais avec un titre un peu provocateur : "Détruire la société patriarcale et capitaliste… au marteau !"», avance le texte comme explication possible à la réaction de Facebook.
CND explique par ailleurs avoir été épinglé à deux autres reprises par le réseau social au cours des dernières semaines : une fois pour avoir relayé un visuel sur lequel apparaissait l'actrice Corinne Masiero nue à la cérémonie des César 2021 et une autre pour avoir relayé des informations erronées sur la suppression supposée de près de 800 lits de réanimation en Ile-de-France pendant l'épidémie de Covid-19.
«Doit-on rappeler les tonnes d’informations clairement erronées que les principaux médias diffusent sur leurs réseaux ?», justifie le média qui reconnaît son erreur dans son texte, évoquant pour sa défense l'emballement médiatique sur la supposée arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès ou la fausse information lancée avant d'être vite démentie par BFMTV, selon laquelle un manifestant couvert de sang lors d'une manifestation en décembre 2020 était en réalité maquillé.
Le média a reçu le soutien de plusieurs personnalités médiatiques. Le dessinateur Allan Barte a ainsi estimé qu'il était «encore temps de montrer notre soutien à ceux qui font entendre des voix singulières».
Peut-être n'est-ce qu'un combat contre la montre, Facebook ne cachant plus son intention de déréférencer, dans un futur proche, les contenus politiques.
— Allan BARTE (@AllanBARTE) April 4, 2021
Mais pour l'heure, il est encore temps de montrer notre soutien à ceux qui font entendre des voix singulières. #JeSoutiensCNDhttps://t.co/w6uiSlukiJ
«Soutien à [Cerveaux non disponibles] face aux menaces de bannissement de [Facebook]», a écrit pour sa part l'élue écologiste de Paris Alice Coffin.
Soutien à @CerveauxNon face aux menaces de banissement de @FacebookFRhttps://t.co/XhNKePJGh8
— Alice Coffin (@alicecoffin) April 4, 2021
«Il ne faudrait surtout pas que l’excellent travail des copains de [Cerveaux non disponibles] soit censuré sur [Facebook]», a lancé l'acteur Yvan Le Bolloc'h sur le même sujet.
Il ne faudrait surtout pas que l’excellent travail des copains de @CerveauxNon soit censuré sur #Facebook Alors on poupousse le hashtag #JeSoutiensCND merci ! https://t.co/1TMKrn79Cl
— Yvan Le Bolloc'h (@YLeBolloch) April 5, 2021
Cerveaux non disponibles a par ailleurs dénoncé des baisses artificielles de ses audiences sur le réseau social : «A l’été 2019, la page CND et d’autres [Nantes Révoltée, Colère noire, Rouen dans la Rue…] connaissaient une très forte baisse de visibilité, pile une semaine avant le G7 à Biarritz», peut-on lire dans leur texte explicatif.
Malgré ces «dérives de censure et d’invisibilisation de pages et médias militants par Facebook», le média revendique d'avoir tout de même obtenu plus de 200 000 abonnés depuis cet épisode.
Contacté par RT France par e-mail, le service presse de Facebook n'a, pour l'heure, pas encore répondu à nos sollicitations sur le sujet.