Présidentielle de 2022 : Mélenchon ne donnera pas de consigne de vote en cas de duel Le Pen-Macron
Jean-Luc Mélenchon a déclaré le 7 mars qu'il ne donnerait pas de consigne de vote en cas de duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la prochaine présidentielle. Le chef de file de La France insoumise avait fait de même en 2017.
Invité le 7 mars dans l’émission «Dimanche en politique» sur France 3, le chef de La France insoumise (LFI) et candidat déclaré à la présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé qu'il ne donnerait pas de consigne de vote en cas de duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles.
Interrogé par la journaliste Nathalie Mauret qui lui demandait s’il comprenait «ces gens de gauche qui disent qu’ils ne revoteront pas pour Emmanuel Macron s’il y a ce duel-là», le chef de LFI a répondu par l'affirmative, rappelant la «vague de répression» qui s’est exercée sur les Gilets jaunes, et regrettant que le président de la République ait pu dire que Pétain était un «grand militaire» et Mauras «un grand écrivain». Jean-Luc Mélenchon a toutefois précisé que Marine Le Pen et Emmanuel Macron n’étaient cependant «clairement pas la même chose». «Ce n’est pas pareil mais pour autant, je ne reprendrai jamais l’initiative de dire "faites ceci ou faites cela"».
Madame Le Pen n’a rien à faire, elle a du pot elle, elle ne fait rien, elle attend, il fait lui-même le boulot
Ce second tour Macron/Le Pen, ça dégoute tout le monde. Tout ça est mis en scène par Macron et Madame Le Pen n'a rien à faire. Mais la situation s'est retournée. Je vous annonce qu'elle va se réouvrir et devenir plus volatile. #DIMPOLpic.twitter.com/m3jIt7iJJu
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 7, 2021
Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon a raillé ce duel annoncé par les sondages, déclarant que «ça dégoûte tout le monde».
«Tout cela n’a pas de sens […] Comme c’est mis en scène par monsieur Macron depuis des mois, madame Le Pen n’a rien à faire, elle a du pot elle, elle ne fait rien, elle attend, il fait lui-même le boulot» a-t-il déclaré. Mais compte tenu des électeurs de gauche qui affirment ne vouloir voter ni pour l'un ni pour l'autre, «je vous annonce que la situation va se rouvrir et devenir plus volatile, ce qui va rajouter des épisodes au feuilleton», a-t-il conclu.
«Presque 200 signatures de parrainages d'élus» en vue de sa candidature
Ce n’est pas la première fois que le chef de LFI n’émet pas de consignes de vote précises en cas de présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. A l’occasion de l’élection précédente en 2017, et alors que les candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affrontaient au deuxième tour, Jean-Luc Mélenchon avait indiqué le 23 avril qu’il ne «votera[it] pas FN», sans toutefois donner une consigne claire à ses électeurs.
A l’époque, le chef de file des insoumis avait essuyé plusieurs critiques venues de la gauche et du camp du candidat Macron pour ne pas avoir appelé clairement à faire barrage au Front national. Répondant à ses détracteurs, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube, citée par Le Monde : «Vous n’avez pas besoin de moi, je ne suis pas un gourou, je ne suis pas un guide».
Le premier tour de l’élection présidentielle française aura lieu courant avril en 2022. Pour l’heure, huit personnalités se sont officiellement déclarées candidates : Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Marine Le Pen (Rassemblement national), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jean Lassalle, Jean-Frédéric Poisson (La voie du Peuple), Joachim Son-Forget (ex-La République en Marche) et Eric Drouet (figure phare des Gilets jaunes).
Pour pouvoir se présenter au premier tour de cette élection, les candidats doivent recueillir au moins 500 signatures d’élus (promesses de parrainages). De son côté, Jean-Luc Mélenchon a assuré avoir déjà récolté «presque 200 signatures de parrainages d'élus» en vue de sa candidature.