Pour l'urgentiste Patrick Pelloux, la France n'est pas «à l’abri d’émeutes pour se faire vacciner»

Pour l'urgentiste Patrick Pelloux, la France n'est pas «à l’abri d’émeutes pour se faire vacciner»© Geoffroy Van Der Hasselt Source: AFP
Le président de l'Association des médecins urgentistes de France Patrick Pelloux.
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Selon Patrick Pelloux, il existe actuellement «un vrai problème de stocks de vaccins» en France. Face à cette situation, le médecin urgentiste tire la sonnette d'alarme car il craint une situation «explosive».

Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France s’est montré très critique vis-à-vis de la campagne de vaccination, le 24 janvier sur BFMTV : «On a un vrai problème de stocks de vaccin. Il faudrait des chaînes de production de vaccins en France. Or nous dépendons des Etats-Unis.»

L'urgentiste a estimé que l’Etat devrait être mobilisé pour avoir les doses avant de regretter : «C'est donc toute la souveraineté du pays qui est remise en cause parce qu'il faudrait qu'on ait des chaines de production de production en France.»

Alarmiste, le médecin urgentiste juge que «la situation [était] explosive», avant de prévenir : «On n’est pas à l’abri d’émeutes pour se faire vacciner.» Si Patrick Pelloux n'a pas remis en cause la priorité faite aux personnes fragiles, il a appelé à ne pas oublier «les soignants, les pompiers, les ambulanciers, les policiers, tous ceux qui sont au contact du grand public».

Un troisième confinement en perspective ?

«Les gens veulent se faire vacciner. Nous avons plein de gens qui viennent spontanément, qui ne prennent pas rendez-vous ou qui n’y arrivent pas. Il y a un peu un foutage de gueule vis-à-vis de la population», a encore affirmé Patrick Pelloux.

L'ancien chroniqueur de Charlie Hebdo a considéré qu'un troisième confinement était selon lui inéluctable : «Il va falloir reconfiner, c’est très triste et désespérant, mais on ne peut pas faire autrement.» D'après lui, le gouvernement doit intimement lier confinement et stratégie de vaccination.

La campagne de vaccination en France a fait l'objet de critiques dans la presse et la classe politique, notamment en raison de son rythme lent relativement aux campagnes de certains de ses voisins européens.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé que le cap du million de vaccinés avait été dépassé le 23 janvier à l'issue d'un déplacement à Strasbourg (Bas-Rhin), où il avait notamment échangé avec des étudiants. Deux jours plus tôt, le ministre de la Santé Olivier Véran avait présenté lors d'une interview à TF1 les objectifs de l'exécutif, en termes de personnes vaccinées : «Quatre millions fin février, 9 millions au mois de mars, 20 millions à la fin d'avril, 30 millions à la fin mai, 43 millions à la fin du mois de juin, 57 millions à la fin du moins de juillet et 70 millions, c'est-à-dire la totalité de la population française, d'ici à la fin août.» Le membre du gouvernement avait toutefois précisé que cet objectif ultime n'était réalisable qu'à condition que la totalité des vaccins commandés par la France soit validés par les autorités sanitaires européennes et mondiales.

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