Nouvelle journée de mobilisation contre la loi Sécurité globale dans tout l'Hexagone
Le cinquième épisode des manifestations contre la loi Sécurité globale devrait se tenir dans de nombreuses villes de France. Cependant, des messages contradictoires envoyés par les organisateurs pourraient limiter la mobilisation à Paris.
Le 12 décembre 2020 doit se tenir dans de nombreuses villes de France le cinquième épisode des manifestations contre la loi Sécurité globale et son article 24 qui prévoit de pénaliser la diffusion «malveillante» d'images des forces de l'ordre. À Paris, des messages contradictoires pourraient cependant entraver la mobilisation.
La coordination Stop loi Sécurité globale (qui regroupe entre autres la Ligue des droits de l'Homme, Amnesty international, le Syndicat de la magistrature et de nombreux syndicats de journalistes) estime en effet dans un communiqué qu'après «la manifestation parisienne du 5 décembre, et du fait de la stratégie de la terre brûlée mise en place par la préfecture de police, la coordination #StopLoiSecuriteGlobale considère que les conditions de sécurité des manifestants et manifestantes ne sont pas assurées et n'organisera pas de mobilisation ce samedi 12 décembre à Paris.»
Une décision saluée sur Twitter par le député des Bouches-du-Rhône et président du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon, tout en affirmant que «les ennemis de la liberté et Macron marquent un point».
Je soutiens la décision du collectif #StopLoiSecuriteGlobale d'annuler la marche de samedi à Paris. L'insécurité créée par #Lallement, Alliance et Black Bloc ne permet plus de manifester paisiblement. Les ennemis de la liberté et Macron marquent un point.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 11, 2020
La manifestation des Gilets jaunes interdite par la préfecture
Lors de la manifestation du 5 décembre, les forces de l'ordre ont dû faire face à de nombreux actes de violence et des dégradations. A Paris, comme dans certaines grandes villes, la situation a dégénéré.
Une situation qui a amené la préfecture de police de Paris à interdire la manifestation de Gilets jaunes prévue également le 12 décembre, en évoquant des «risques sérieux de troubles à l'ordre public».
#Manifestation | Le préfet de Police a pris un arrêté interdisant une manifestation le samedi 12 décembre 2020.
— Préfecture de Police (@prefpolice) December 9, 2020
Davantage de précisions dans notre communiqué 👇 pic.twitter.com/MiJ1BIL8gR
Des manifestants contre la loi Sécurité globale et la loi contre les séparatismes appellent cependant à se réunir à Paris, place du Châtelet à 14h30, une déclaration de manifestation signée par l'autorité de police le 10 décembre à l'appui.
🔴Contrairement à certaines affirmations la #MarcheDesLibertes aura bien lieu demain à #Paris (RDV 14h30 Place du Châtelet) pour dire :
— Peuple Révolté (@PeupleRevolte) December 11, 2020
➡️#StopLoiSecuriteGlobale
➡️#StopLoiSeparatisme
➡️STOP #ViolencesPolicieres
➡️STOP #islamophobie
➡️#DarmaninDemission
➡️#LallementDemissionpic.twitter.com/WEOetPUj6S
Une incitation à manifester reprise par la journaliste et écrivain Aude Lancelin, qui estime que «ce combat est essentiel» et «n'a pas à se saborder devant la violence d'Etat».
C'est avec surprise que nous avons appris que la coordination #StopLoiSecuriteGlobale, appelait à manifester partout en France, sauf à Paris. Ns estimons que ce combat essentiel n'a pas à se saborder face à la violence d'Etat. QG a donc signé cet appel 👇https://t.co/skuYV16ezP
— Aude Lancelin (@alancelin) December 10, 2020
En dehors de Paris, une manifestation pour le droit au logement et les libertés est organisée à Grenoble place de Verdun à 10h. A Montpellier, un rassemblement est prévu place du Nombre d'Or dès 11h. En début d'après-midi, Strasbourg, Dijon, Tours et Lyon lanceront également leurs cortèges, comme le rapporte Le Figaro. Des manifestations sont également prévues à Bordeaux, Lille, Caen et Nancy, selon l'AFP.
A Lyon, la préfecture a néanmoins mis en place un périmètre d’interdiction de manifestation dans le centre-ville afin d’éviter une répétition des incidents du 5 décembre et ne pas pénaliser les commerçants de l’hypercentre, comme le révèle le site internet de Lyon Capitale. La place Bellecour est cependant exclue de ce périmètre, ce qui dévie la manifestation vers la rive gauche du Rhône.