Sciences Po Paris : bientôt un cours sur «l’intersectionnalité raciale» ?
Le syndicat de droite Uni révèle qu'un collectif destiné «aux étudiants noirs» promeut l'obligation dans le cursus de cours destinés à «rééduquer les étudiants non-racisés qui continuent à perpétuer du racisme». Sciences Po ne veut pas commenter.
La pensée indigéniste et racialiste du monde anglo-saxon semble poursuivre sa progression en France. Elle fait désormais son chemin jusque dans l'enceinte de l'école Sciences Po Paris, comme l'alerte le syndicat étudiant de droite, Uni. Celui-ci a révélé le 3 décembre sur Twitter des revendications d'un mouvement d'étudiants au sein de Sciences Po, dénommé «BeingBlackatSciencesPo» (Etre noir à Sciences Po).
Les étudiants «non-racisés» sont-ils racistes et doivent-ils être rééduqués? C’est apparement l’avis de certains étudiants de #SciencesPo sur instagram. Qu’en pensez-vous? 🤔@droiteuniv@observatoire_dehttps://t.co/WhBD3kDJfn
— UNI Sciences Po (@unisciencespo) December 3, 2020
Sur Instagram, ce groupe dit s'adresser – en langue inclusive – aux «étudiant.e.s Noir.e.s de Sciences Po», et la plupart de leurs messages sont d'abord écrits en anglais. Parmi leurs exigences : «des modules obligatoires pour les étudiant à propos de l'intersectionnalité raciale, la théorie critique de la race et la pensée décoloniale.» «BeingBlackatSciencesPo» se fixe pour objectif que «les étudiants racisés se sentent en sécurité sur le campus et égaux à leurs camarades», estimant que les étudiants «non-racisés de Sciences Po continuent à perpétuer du racisme au sein de l'institution en toute impunité car Sciences Po intervient rarement».
Selon le groupe, ces modules permettraient ni plus ni moins à l'école et aux étudiants «de se rendre compte de leur propre langage et attitudes racistes». Contactée par Le Figaro, la direction de l'école «n’a pas souhaité commenter cette nouvelle polémique».
Les théories indigénistes, décolonialistes et racialistes gangrènent notre enseignement supérieur
Uni s'inquiète donc pour sa part que «les théories indigénistes, décolonialistes et racialistes gangrènent notre enseignement supérieur».
A @sciencespo des étudiants demandent de mettre en place "un module obligatoire" pour rééduquer les "étudiants non-racisés qui continuent à perpétuer du racisme".
— UNI (@droiteuniv) December 3, 2020
Les théories indigénistes, décolonialistes et racialistes grangrènent notre enseignement sup. Il faut s'y opposer ! pic.twitter.com/2x3zg2IIb6
Parmi les politiques, le député Les Républicains, tendance gaulliste, Julien Aubert – qui demande la création d'une mission d'information parlementaire sur les «dérives» idéologiques à l'université – ne semble pas étonné de la requête de «BeingBlackatSciencesPo» : «Des dérives idéologiques liées à la Cancel culture à l’université ? Mais non, voyons, me répondait-on il y a une semaine.»
Des dérives idéologiques liées à la « #Cancelculture » à l’université ? Mais non, voyons, me répondait-on il y a une semaine...@OserLaFrancehttps://t.co/NV1R6iOr0V
— Julien Aubert (@JulienAubert84) December 3, 2020
Sciences Po Paris n'est pas épargné par les polémiques ces dernières années. Le 23 novembre 2020, une organisation affiliée à la prestigieuse école, Salaam, a été accusée de relayer le message d’un prédicateur islamiste. C'est aussi à Sciences Po qu'avait été créé un «Hijab day», incitant les élèves à venir en cours voilé pour une journée.