Labellisation des imams, charte des valeurs républicaines : les demandes de Macron au CFCM

- Avec AFP

Labellisation des imams, charte des valeurs républicaines : les demandes de Macron au CFCM© Thibault Camus Source: Reuters
Emmanuel Macron avant une visioconférence depuis l'Elysée, le 29 octobre 2020 (image d'illustration).
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Emmanuel Macron a demandé aux dirigeants du Conseil français du culte musulman de rédiger une «charte des valeurs républicaines» qui devra préciser que l'islam en France est une religion et pas un mouvement politique.

Emmanuel Macron a reçu dans la soirée du 18 novembre les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui, à sa demande, ont présenté les grandes lignes d'un futur conseil national des imams. Celui-ci devrait notamment avoir le rôle de labelliser les imams en France ou encore de rédiger une «charte des valeurs républicaines» sur laquelle devront s'engager les neuf fédérations qui composent le CFCM.

Le chef de l'Etat a en effet donné rendez-vous à ses invités dans une quinzaine de jours afin qu'ils lui présentent une charte affirmant la reconnaissance des valeurs de la République. Cette charte devrait préciser que l'islam en France est une religion et pas un mouvement politique, mais aussi stipuler la fin de l'ingérence ou de l'affiliation à des Etats étrangers.

Dans le viseur, 300 imams étrangers «détachés» par des pays tiers

Depuis son discours contre le séparatisme et l'islam radical début octobre, et encore plus depuis l'assassinat de Samuel Paty et l'attentat de Nice, le président de la République a accentué la pression sur les instances dirigeantes de l'islam en France pour lutter contre l'influence étrangère, la radicalisation et l'islam politique.

Selon l'AFP, son objectif est de mettre fin, d'ici quatre ans, à la présence en France des 300 imams étrangers «détachés» par la Turquie, le Maroc et l'Algérie.

En présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, Emmanuel Macron a déploré auprès de ses invités le fait que plusieurs fédérations du CFCM avaient des positions ambiguës sur ces sujets, et leur a demandé de «sortir de ces ambiguïtés».

L'Elysée a en effet estimé que trois des neuf fédérations, représentatives d'une grande partie du culte musulman en France, n'avaient pas «une vision républicaine», comme le Milli Görüs, d'obédience turque, et les Musulmans de France, ex-UOIF.

«Si certains ne signent pas cette charte, nous en tirerons les conséquences», a averti le président, qui a dit prendre acte de leurs propositions. C'est la quatrième fois depuis la rentrée qu'Emmanuel Macron reçoit à l'Elysée les dirigeants du CFCM, qu'il a vus environ tous les quinze jours, selon l'Elysée.

Labellisation des imams en France

Le conseil des imams, présenté comme une sorte de conseil de l'ordre sur le modèle de celui des avocats, pourra non seulement labelliser les imams et leur donner une carte officielle – actuellement aucun label n'est nécessaire et il est possible de s'auto-proclamer imam – mais aussi leur retirer l'agrément en cas de manquement à la charte et à un code d'éthique qu'il devra élaborer.

Emmanuel Macron a donné au CFCM six mois pour mettre en œuvre un référentiel de formation des imams.

En fonction de leur rôle – imams dirigeant la prière, imams prêcheurs et imams conférenciers – il leur sera demandé différents niveaux de connaissance du français et de diplômes, allant jusqu'à des formations universitaires. Le Conseil devra faire rentrer les imams actuels dans ce modèle.

Cette rencontre s'inscrit dans un contexte marqué par les récents attentats islamistes de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice. L'adhésion du CFCM à cette nouvelle organisation du culte musulman en France marquerait une victoire pour le chef de l'Etat, cible de manifestations et d'appels au boycott émanant du monde musulman, après son hommage au professeur Samuel Paty, durant lequel il a notamment défendu la liberté de caricaturer, en référence aux caricatures du prophète de l'islam Mahomet.

Outre les appels au boycott de produits français, le président français, qui récuse toute accusation d'être antimusulman et défend une laïcité neutre vis-à-vis de tous les cultes, est lui-même devenu personnellement la cible de menaces djihadistes.

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