Mélenchon dénonce la «volonté de toute-puissance» de la «monarchie présidentielle macroniste»

Mélenchon dénonce la «volonté de toute-puissance» de la «monarchie présidentielle macroniste»© PHILIPPE LOPEZ Source: AFP
Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale (Paris) le 25 septembre 2019 (image d'illustration)
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Jean-Luc Mélenchon signe dans le JDD une tribune fustigeant la gestion de la crise sanitaire en grande partie menée en Conseil de défense, institution peu démocratique à ses yeux. Une dérive de la «monarchie présidentielle macroniste», dénonce-t-il.

Dans une tribune signée dans le Journal du dimanche le 31 octobre, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, fustige «les dérives» de la «monarchie présidentielle macroniste». En cause, l'utilisation excessive, selon lui, des «Conseils de défense» où la prise de décision se fait en collège restreint et à huis-clos.  

Le député des Bouches-du-Rhône dénonce l'absence du Parlement dans les prises de décision du président de la République et ajoute que «même le Conseil des ministres a été écarté» de la gestion des crises qui touchent la France. Selon lui, «personne ne prête plus attention au fonctionnement des institutions». Il propose donc d'en finir «un régime constitutionnel capable de telles dérives».

Jean-Luc Mélenchon souligne que le Conseil de défense a été convoqué 40 fois depuis le début de l’année 2020, quand il ne l'était qu'une à deux fois par an sous les présidences de Mitterrand ou Chirac. Il y a donc, selon le président du groupe insoumis à l'Assemblée, une dérive dans l'utilisation de cet outil du pouvoir républicain, dont les discussions portent sur les attentats terroristes, mais aussi sur la politique sanitaire face à la crise du Covid-19 ou encore l'écologie, constate Jean-Luc Mélenchon. «Mais du militaire au sanitaire, il y a davantage qu’une rime», ajoute-t-il.

Un déni démocratique d'autant plus fort, selon lui, que «la composition du conseil» est à la discrétion du président. On y trouve généralement le chef d’Etat-major des armées, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, le ministre de la Défense, le Premier ministre, les responsables du renseignement et le ministre de l’Intérieur. Mais le président peut ajouter ou retirer qui il veut. «Le rêve pour la volonté de toute-puissance typique de la monarchie présidentielle macroniste», dénonce-t-il. 

Selon l'insoumis, «en démocratie, la délibération n’est pas un signe de faiblesse, ou un embêtement.» Il s’agit au contraire d’une «garantie» pour prendre la meilleure décision.

«Pilotage incohérent» 

Après l'annonce du déconfinement, Jean-Luc Mélenchon avait déjà tiré à boulets rouges sur la gestion de l'épidémie sur Twitter : «Le déconfinement est un échec. L'épidémie est hors de contrôle. [...] Tous les foyers de contamination restent ouverts [...] Nous respecterons la discipline sanitaire. Mais sans cautionner ce pilotage incohérent».

Cette tribune arrive aussi quelques jours après de fortes tensions entre le gouvernement et La France insoumise à la suite de l'assassinat par un islamiste du professeur de collège Samuel Paty. Jean-Michel Blanquer et Jean-Luc Mélenchon (mais aussi Alexis Corbière) avaient croisé le fer sur Twitter à propos de la laïcité : «Il est temps que vous cessiez de mentir et de diffamer pour masquer vos ambiguïtés quant à la laïcité», avait ainsi écrit le ministre de l'Education nationale, avant que le chef de file des Insoumis ne lui réponde avec virulence sur Twitter : «Blanquer l'obscurantiste veut interdire certaines recherches en sociologie. Il accuse : islamo-gauchisme ! Peut-il dire ce que cela signifie ?»

Un nouvel épisode de l'opposition entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron qui ne devrait pas apaiser les tensions entre la majorité présidentielle et les Insoumis. 

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