Reconfinement : entre fatalisme et critiques virulentes du monde politique
Si le respect des mesures de reconfinement est unanime, les critiques des responsables politiques de tous bords portent sur la gestion globale de la pandémie.
A la suite de l'annonce d'un reconfinement généralisé faite par Emmanuel Macron dans la soirée du 28 octobre, les réactions du monde politique ne se sont pas faites attendre, entre fatalisme et critiques virulentes de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement.
Le secrétaire général de la République en marche Stanislas Guérini a, sans surprise, salué «une décision difficile à prendre», tout en affirmant que «le Président de la République a dit les choses de façon claire aux Français». Il a également affirmé que «les enseignements du confinement du printemps dernier ont été tirés, s'agissant notamment de l'école et des entreprises».
C’est une décision difficile à prendre mais nous sommes une nation unie et solidaire. Nous y arriverons, ensemble. https://t.co/VoI1lTJxmJ
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) October 28, 2020
A droite de l'échiquier politique, le président des Républicains (LR) Christian Jacob a, dans une courte vidéo publiée sur son compte Twitter, déclaré que sur le plan de la santé, Emmanuel Macron a essayé de «justifier l'injustifiable» après avoir toutefois lui aussi reconnu que le chef de l'Etat a tiré des enseignements sur «les conséquences économiques du confinement du printemps».
Face à l’évolution incontrôlée du virus, Emmanuel Macron est contraint de prendre des mesures lourdes. #Macron20h
— les Républicains (@lesRepublicains) October 28, 2020
Sur le plan sanitaire, il a cependant tenté de justifier l’injustifiable. Où sont les 14 000 lits de réanimation annoncés en avril ? Et les moyens supplémentaires ? pic.twitter.com/vxvZjI3Ch3
Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau a critiqué la «brutalité» de ce nouveau confinement, une mesure selon lui rendue nécessaire par «par l’échec cinglant du gouvernement dans la lutte contre le virus».
Ce soir, je pense à tous les Français sur lesquels s’abat la brutalité d’un nouveau confinement. Une mesure rendue nécessaire par l’échec cinglant du gouvernement dans la lutte contre le virus.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) October 28, 2020
Après avoir annoncé respecter «bien sûr les consignes», la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a étrillé la «gestion erratique de la crise» qui entraîne des «décisions qui seront très dures à surmonter pour beaucoup de nos compatriotes et de nos entreprises».
Nous respecterons bien sûr les consignes, mais je persiste à dire que la gestion erratique de la crise et l’absence d’anticipation de cette 2ème vague sont la raison de décisions qui seront très dures à surmonter pour beaucoup de nos compatriotes et de nos entreprises. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 28, 2020
Nicolas Dupont-Aignant en a quant à lui appelé au «bon sens». Le député et président de Debout la France a en effet exprimé son incompréhension face à l'absence de contrôle aux frontières intra-européennes.
E. Macron confine les Français chez eux mais laisse nos frontières ouvertes au sein de l'Union européenne... Incompréhensible !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) October 28, 2020
Un peu de bon sens : contrôlons nos frontières nationales et exigeons un test négatif pour toute entrée sur le territoire national. #Macron20h#Covid19pic.twitter.com/2sMwGLww5u
A gauche, le député des Bouches-du-Rhône et président du groupe la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a affirmé «respecter la discipline sanitaire» sans toutefois «cautionner ce pilotage incohérent» par un président de la République «hors de contrôle».
Le déconfinement est un échec. L'épidémie est hors de contrôle. Le président aussi. Aucune leçon tirée.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 28, 2020
Tous les foyers de contamination restent ouverts. Mais que reste-t-il de nos vies ? Nous respecterons la discipline sanitaire. Mais sans cautionner ce pilotage incohérent.
Des déclarations que le président du groupe la République en marche à l'Assemblée nationale Christophe Castaner a qualifiées de «déni sanitaire», affirmant que la LFI n'avait «aucun projet» ni «aucune responsabilité».
Le plan de @JLMelenchon : fermer les écoles et provoquer l’échec scolaire de milliers de jeunes ; fermer l’économie et mettre des millions de Français au chômage. Le déni sanitaire de LFI continue. Aucune idée. Aucun projet. Aucune responsabilité. Le néant. https://t.co/JGxvyWYmCq
— Christophe Castaner (@CCastaner) October 28, 2020
Même son de cloche du côté au Parti socialiste dont le premier secrétaire Olivier Faure a annoncé que son groupe votera pour les mesures annoncées par Emmanuel Macron, tout en affirmant qu'il s'agira d'un «oui de colère». Le député de la Seine-et-Marne affirme également que l'«urgence est sociale» pour des milliers de français «qui craignent désormais de ne plus pouvoir remplir le frigo».
La situation impose des mesures nouvelles. Ns les voterons. Ce sera un #OuiDeColère qui est un vote de responsabilité et non de confiance. La 2e vague n’est pas une surprise. Gouverner c’est prévoir. Ns n’avons cessé d’alerter sur télétravail, transports... Que de temps perdu !
— Olivier Faure (@faureolivier) October 28, 2020
Chez le député et secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, le fatalisme domine également : «Pas d’autre choix que de confiner», a-t-il déclaré sur Twitter, tout en mettant en cause notre système de santé «exsangue».
Pas d’autre choix que de confiner... terrible réalité pour notre pays, face à ce virus mortel. Mais aussi parce que notre système de santé est exsangue. #COVID19#confinement
— Fabien Roussel (@Fabien_Rssl) October 28, 2020