L'Etat demanderait à ses fonctionnaires de ne plus porter les masques DIM potentiellement toxiques

L'Etat demanderait à ses fonctionnaires de ne plus porter les masques DIM potentiellement toxiques© Thomas COEX Source: AFP
Karine Tuil, Jean-Michel Blanquer et Brigitte Marcon portant des masques dans une salle de classe du Chesnay, le 12 octobre 2020 (image d'illustration)
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Les ministères concernés par les dotations en masques DIM, potentiellement dangereux, auraient demandé aux fonctionnaires concernés de ne plus porter ces masques dans l'attente d'un avis de l'ANSES, selon une information du Parisien.

Selon des sources gouvernementales relayées par le Parisien le 20 octobre, les notes demandant aux fonctionnaires de ne plus porter les masques DIM fournis par les pouvoirs publics se succéderaient dans les ministères concernés, et ce dans l'attente d'un avis de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). L’agence a été sollicitée au cours de la semaine par le ministère de la Transition écologique, en raison d’une potentielle toxicité de ces masques liée à leur traitement aux zéolites d’argent et de cuivre.

Des masques potentiellement toxiques 

DIM avait, avec d'autres marques telle que Corèle, remporté un appel d'offres gouvernemental au printemps pour fournir à l'Etat des lots de 5 masques lavables 30 fois.

Or, le 13 octobre, le site de défense de l'écologie Reporterre a affirmé que ces masques – distribués entre autres aux enseignants – sont traités à la zéolite d’argent, un cristal microporeux bactéricide considéré comme potentiellement «toxique pour la santé humaine et l’environnement».

Selon l’agence européenne des produits chimiques, cette structure naturelle ou artificielle est «susceptible de nuire à la fertilité» et peut être «très toxique pour les organismes aquatiques», entraînant des «effets néfastes à long terme». Près de 60% des particules d'argent contenues dans les masques seraient en effet libérées dans les eaux usées après dix lavages, selon certaine estimations. 

Emmanuel Macron lui même portait un de ces masques fabriqués par l'entreprise DIM, le 8 septembre dernier à l’occasion de sa prise de parole devant les étudiants d’un lycée professionnel de Clermont-Ferrand. Pris d'une quinte de toux, le président avait alors dû enlever son masque, en exprimant la crainte de «s'étouffer avec ça».

L'Intérieur et l'Education nationale choisissent la prudence 

Selon une source au sein du gouvernement citée par Le Parisien, «ces masques respectent la réglementation européenne et le traitement à la zéolite d'argent et de cuivre pour prévenir le développement des bactéries est autorisé». Elle ajoute toutefois que «des travaux de recherche ont mené à la réévaluation de la toxicité de ce produit, qui est toujours en cours». C'est donc en application du «principe de précaution», que les ministères auraient diffusé auprès des personnels «la recommandation de ne plus porter ces masques».

Dans une note datée du 16 octobre et consultée par Le Parisien, la Direction générale de la Gendarmerie nationale aurait pour sa part demandé à ses services la «suspension, à titre provisoire, de l'utilisation des masques de protection de marque DIM» et «d'en arrêter la diffusion». Cette note préciserait que «le ministère de l'Intérieur a ainsi saisi les autorités de santé compétentes ainsi que l'ensemble des services concernés pour obtenir des éléments de clarification sur la dangerosité potentielle des masques DIM». Le 14 octobre, le syndicat UNSA-Police avait, dans un tract, prévenu ses adhérents de la potentielle dangerosité des masques DIM et avait demandé leur remplacement «sans délai».

L'Etat demanderait à ses fonctionnaires de ne plus porter les masques DIM potentiellement toxiques

A l'Education nationale, plusieurs syndicats d'enseignants auraient confirmé au Parisien que le ministère avait requis le 20 octobre, lors d'une réunion avec leurs représentants, que les masques DIM distribués à certains fonctionnaires en septembre ne soient plus utilisés. La direction aurait aussi annoncé que d'autres masques seraient distribués d'ici la rentrée des vacances de Toussaint. Une décision prise, selon la secrétaire nationale au SE-UNSA Élisabeth Allain-Moreno, par un ministère qui n'a «pas envie d'être responsable d'une catastrophe sanitaire».

La ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin a annoncé le 19 octobre que d'autres masques étaient en cours d’acheminement, et une note de la Gendarmerie affirmerait que «les capacités logistiques du ministère de l'Intérieur ont été mobilisées pour permettre une large distribution de masques lavables et ou jetables en remplacement».

Dans un communiqué de presse publié dans la soirée du 20 octobre, le ministère de l’Economie affirme quant à lui qu'«aucun signalement imputable aux masques traités à la zéolite n'a été effectué auprès du dispositif national de toxicovigilance». Bercy confirme la décision de l'Etat «de substituer à ces masques par d'autres modèles à filtration garantie ne contenant pas de zéolites» mais souligne que ces produits fabriqués par DIM «ont en outre fait l'objet d'une certification par un organisme indépendant qui a conclu à l'absence de risque pour la santé humaine» et «ont été approuvés dans plusieurs pays étrangers, notamment aux Etats-Unis et en Allemagne».

L'entreprise DIM n'a toujours pas réagi depuis son tweet du 14 octobre, dans lequel elle confirmait que ses masques avaient fait l'objet d'un « traitement pour textiles qui contient des zéolites d'argent et de cuivre afin d'optimiser leurs conditions d'utilisation dont l'usage est autorisé par la réglementation européenne». DIM assurait également que les composants de ses masques ont été testés « sans substances nocives» et ne présenteraient par conséquent «pas de risque pour la santé humaine ».

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