Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : l'heure est aux solutions

Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : l'heure est aux solutions© Bertrand GUAY Source: AFP
A l'entrée du collège de Conflans-Sainte-Honorine, le 17 octobre, des dizaines de fleurs et de bougies rendent hommage au professeur tué par un islamiste.
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L'attaque barbare contre l'enseignant, dans une commune des Yvelines, a massivement provoqué l'indignation et la colère. Des politiques et commentateurs ont déjà proposé des pistes de réflexion pour stopper la gangrène islamiste en France.

L'attentat islamiste du 16 octobre à l'encontre d'un enseignant a bouleversé la classe politique de gauche à droite, et la grande majorité des citoyens. Alors qu'Emmanuel Macron projette une loi pour lutter contre le séparatisme islamiste, les réponses abreuvent de toute part pour contrer l'obscurantisme.

La réponse immédiate au sein de l'école

Il y a d'abord, des réponses immédiates à apporter. Le journaliste Guy Konopnicki propose que, le jour de la rentrée du 2 novembre, les établissements scolaires montrent «des caricatures de Mahomet dans toutes les classes des collèges et lycées, en hommage au martyr de Conflans-Sainte-Honorine».

Dans la même logique, l’eurodéputé du Rassemblement national (RN) Gilles Lebreton pense «comme [l'essayiste] Mohamed Sifaoui, [...] que la France doit inclure la liberté d'expression et le droit au blasphème dans ses programmes scolaires».

Dans Le Point, Mohamed Sifaoui avertit en effet : si les Français croient qu'ils s'en sortiront «avec quelques déclarations de bonnes intentions et en organisant des marches blanches, [ils se] bercent d'illusions». «Il faut un sursaut culturel et éducatif», ajoute-t-il.

Au cours d'un point presse, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer annonce préparer l'organisation d'une minute de silence pour la rentrée scolaire et la création d'un «cadre» pédagogique pour aborder cet attentat avec les élèves.

Militante pour la laïcité et professeure d'histoire à Toulouse, Fatiha Agag-Boudjahlat, est pour sa part radicale, souhaitant les licenciements du recteur de l'académie de Versailles (dont dépend le collège de Conflans-Sainte-Honorine), du directeur académique des services de l'Education nationale et du chef d’établissement. Elle demande également des sanctions contre les collègues qui ont lâché le professeur assassiné. «Cette cascade de lâchetés a conduit à une décapitation», appuie Fatiha Agag-Boudjahlat.

Traquer les mosquées salafistes et les associations sulfureuses pour les fermer et les interdire ?

L'école n'étant pas l'unique responsable de ce drame, d'aucuns reviennent sur des antiennes comme solutions à l'éradication de l'islamisme. Il y aurait actuellement sur le territoire un peu plus de 100 mosquées tenues par un imam salafiste et un rapport sénatorial estime à environ 2% des musulmans en France qui ont un comportement ou une idéologie radicale.

Plusieurs élus relancent ainsi l'idée de fermeture de mosquées accusées d'être proches des salafistes et des associations controversées, jugées complaisantes avec l'islamisme.

Le sénateur Les Républicains (LR) de Vendée Bruno Retailleau, demande notamment la fermeture de la mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis), «qui a diffusé une vidéo d’un père de famille qui appelait à dire "Stop à ce voyou" en parlant de [l'enseignant] Samuel Paty». «L’incitation à la haine ne peut rester sans conséquence, j’appelle l’Etat à la plus grande fermeté et à fermer cette mosquée qui méprise nos valeurs», exige le sénateur.

Le député de l'Essonne Francis Chouat, a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo d'une figure de l'islam radical Abdelhakim Sefrioui (se présentant comme un cadre du Conseil des imams de France), qui a participé à la dénonciation publique de l'enseignant décapité. Outré, Francis Chouat demande à l'Etat de «mettre hors d’état de nuire ces "penseurs" de la barbarie», en interdisant plusieurs associations comme «le CCIF [Collectif contre l'Islamophobie en France], Barakacity et les officines salafistes qui veulent sortir l'islam de la République». Concernant le CCIF, celui-ci a été impliqué par un parent d'élève qui a appelé sur Facebook les autres parents à contacter l'association pour porter plainte collectivement contre le professeur d'histoire.

Le conseiller régional Rassemblement national (RN) de Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul, a pour sa part suggéré la fermeture de «toutes les mosquées de la haine», l'expulsion de «tous les imams radicaux [et] de tous les fichés S étrangers en lien avec la mouvance islamiste».

La question de l'immigration

Le lien entre immigration et islamisme est donc de nouveau pointé du doigt, principalement par la droite radicale. Pour Philippe de Villiers, «combattre le terrorisme sans stopper l'immigration, c'est une imposture car l'immigration est le terreau de l'islam, qui est le terreau de l'islamisme, qui est le terreau du terrorisme».

Le président de l'UPR François Asselineau, demande aux Français de s'interroger sur «pourquoi il y a tant de combattants islamistes en France». Il juge l'Union européenne et l'espace Schengen comme «les responsables numéro un de la "filière tchétchène" [l'auteur présumé de l'acte islamiste est d'origine tchétchène]».

Les musulmans doivent combattre un ennemi de l'intérieur

La bataille contre l'islamisme se déroule également à l'intérieur de la religion musulmane. C'est pourquoi des recteurs de mosquées et responsables d'institutions musulmanes ont invité les autres mosquées et imams à se positionner clairement après l'attentat du 16 octobre. 

Dans un communiqué, le vice-président du Conseil du culte Musulman de Normandie Hakim Miftah, déplore que «l'attentat a été commis au nom de [sa] religion, l'Islam». Il appelle «toutes les mosquées de Normandie [à] condamner fermement cet acte barbare, sans délai» car «tous, citoyens français, musulmans, nous devons lutter ensemble contre le terrorisme islamiste dans notre pays».

Même son de cloche du côté du recteur de la Grande Mosquée de Paris. Hafiz Chems-eddine assure qu'il ne peut plus «suffire de condamnations». «Toutes les mosquées doivent agir et vite», insiste-t-il.

Pour une action plus profonde d'Emmanuel Macron contre l'islamisme

Au-delà de la loi sur le séparatisme à venir (rebaptisée «Projet de loi renforçant la laïcité et les principes républicains»), des personnalités demandent des mesures plus profondes et pragmatiques dans la lutte contre l'islamisme.

Lors d'une intervention publique à Paris, Jean-Luc Mélenchon espère dans le futur texte, l'interdiction de l'école à la maison et des établissements hors contrat pour «réprimer la possibilité pour ces gens [sous-entendu les terroristes islamistes] de s'attrouper».

Le député LR du Vaucluse Julien Aubert, veut créer une cour spécial anti-terroriste : «1. On laisse entrer des barbares en dévoyant le droit. Voilà le résultat. 2. On n’arrachera pas l’islamisme de l’école avec des chartes. 3. Derrière le terroriste, des parents qui sont en sécession. 4. Il faut créer une cour spéciale anti-terroriste.»

L'ancien ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron, Gérard Collomb recommande, sur France info, des mesures pour favoriser l'intégration en revoyant les espaces de mixité dans les villes. Il propose de fait de «"déségréguer" les quartiers». «Ça fait très longtemps qu'on ne mène plus ce combat-là et qu'au contraire on contribue à faire en sorte que les mêmes gens se retrouvent dans les mêmes quartiers», regrette-t-il. «Avant c'était une idéologie importée, aujourd'hui, elle imprègne profondément un certain nombre de nos quartiers. Quand Jean-Louis Borloo avait fait la rénovation urbaine c'était pour remettre de la mixité», précise Gérard Collomb.

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