Adolescente battue et tondue : l'élu Aurélien Taché suscite la polémique par un tweet
La promesse d'expulsion des mis en cause dans l'affaire de l'adolescente tondue et battue sont une pièce «dans le juke-boxe de la haine antimusulman» pour Aurélien Taché. Des personnalités politiques se sont indignées de ces propos.
L'affaire de la jeune musulmane tondue et battue le 17 août par des membres de sa famille pour avoir voulu se marier avec un jeune chrétien continue de faire polémique. Alors que le ministre de l’Intérieur a annoncé que les mis en cause seront «reconduits à la frontière car ils n'ont rien à faire sur le sol national» à l'issue de la «procédure judiciaire», Aurélien Taché, député Ecologie, démocratie, solidarité (et ex-LREM), s'est indigné. Il a notamment accusé Gérald Darmanin de remettre une pièce «dans le juke-boxe de la haine antimusulman» sur Twitter.
Sur fond de rivalité ethnique entre bosniasques et serbes, le gouvernement réhabilite la double peine chère à @GDarmanin et @MarleneSchiappa...et remet une pièce dans le juke-box de la haine antimusumlane. Et conjure le sort de #leonarda. Bravo la droite.https://t.co/VvG9j03Lu7
— Aurélien Taché (@Aurelientache) August 23, 2020
Cette déclaration a provoqué plusieurs réactions politiques, dont celle du député Les Républicains de l’Essonne et conseiller municipal de Juvisy, Robin Reda. Celui-ci a rétorqué sur Twitter : «Trop c’est trop ! Si [Aurelien Taché] n’aime ni la France ni la République et encore moins les règles fondamentales de l’humanité, qu’il cesse son mandat démocratique pour se consacrer à ses rêves de califat.»
Trop c’est trop ! Si @Aurelientache n’aime ni la France ni la République et encore moins les règles fondamentales de l’humanité, qu’il cesse son mandat démocratique pour se consacrer à ses rêves de califat. https://t.co/3RVgYQ4TOq
— Robin Reda (@robinreda) August 23, 2020
Directement citée dans le tweet de l'ancien député macroniste, Marlène Schiappa, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur a répondu à Aurélien Taché sur Twitter : «Défendre les gens en fonction de leur religion ou origine, c’est une logique identitaire. C’est celle de l’extrême droite. C’est la tienne. C’est celle qui a amené le PS à 6%», a-t-elle écrit.
C’est ça ton nouveau combat Aurélien, défendre ceux qui torturent & tondent une fille de 17 ans ?!
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) August 24, 2020
Défendre les gens en fonction de leur religion ou origine c’est une logique identitaire.
C’est celle de l’extrême droite.
C’est la tienne.
C’est celle qui a amené le PS à 6%. https://t.co/fPs82gCYjO
«La quasi disparition [ou prochaine ?] du [Parti socialiste] et d’une partie de la gauche vient de ce genre de réaction cher [Aurelien Taché]... un laxisme et une tolérance à l’égard des outrages et des violences que les français ne tolèrent plus, à juste titre», a déclaré dans la même veine le député LREM Fabien Gouttefarde.
La quasi disparition (ou prochaine ?) du @partisocialiste et d’une partie de la gauche vient de ce genre de réaction cher @Aurelientache ...un laxisme et une tolérance à l’égard des outrages et des violences que les français ne tolèrent plus, à juste titre. @LaREM_ANhttps://t.co/TQy6c7787m
— Fabien Gouttefarde (@FGouttefarde) August 24, 2020
«Vous défendez l’infâme, et on n’est pas étonné», a déclaré pour sa part le président du parti souverainiste Les Patriotes Florian Philippot.
Vous défendez l’infâme, et on n’est pas étonné. Mais soyez rassuré M.Taché, ça m’étonnerait beaucoup que ces gens soient finalement expulsés. On en reparlera en temps voulu...
— Florian Philippot (@f_philippot) August 24, 2020
Quant à la double peine, rassurez-vous là aussi, la CEDH la rend quasi impossible. https://t.co/bTttESLmBu
«Les mis en causes sont désormais sous contrôle judiciaire et seront jugés. Dès la fin de la procédure judiciaire ils seront reconduits à la frontière car ils n’ont rien à faire sur le sol national», a affirmé le 23 août dans un tweet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au sujet de cette affaire. Les parents de l'adolescente s'étaient en effet vus refuser leur demande d'asile en France fin 2019 et auraient dû quitter le territoire si la pandémie de Covid-19 n'avait pas fermé la frontière entre les deux pays. En revanche l'oncle et la tante de l'adolescente, eux aussi mis en cause dans les violences ont bénéficié du droit d'asile qui peut leur être retiré par la justice en cas de condamnation.