Une jeune musulmane d'origine bosnienne battue pour avoir fréquenté un chrétien d'origine serbe

- Avec AFP

Une jeune musulmane d'origine bosnienne battue pour avoir fréquenté un chrétien d'origine serbe© SEBASTIEN BOZON Source: AFP
Besançon a été le théâtre le 17 août d'un fait divers sordide (image d'illustration).
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A Besançon, une adolescente de confession musulmane et d'origine bosnienne a été violemment frappée et humiliée par une partie de sa famille pour avoir manifesté sa volonté de se marier avec un chrétien d'origine serbe. Gérald Darmanin a réagi.

Des actes de torture liés à la religion et à l'origine se sont produits à Besançon le 17 août. Alors qu'une adolescente avait formulé le projet de se marier avec un chrétien, la famille musulmane d'une jeune fille de 17 ans – arrivée de Bosnie-Herzégovine il y a plus de deux ans – l'a alors tondue et frappée avec une violence extrême. Alertée par le petit ami de celle-ci – pour sa part âgé de 20 ans – la police a placé en garde à vue les parents, l'oncle et la tante de la jeune fille. Les quatre adultes, présentés au parquet le 20 août puis à un juge des libertés et de la détention, ont été placés sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de contacter l'adolescente. 

Ils seront jugés pour «violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion» d'ici à l'automne, a ainsi fait savoir à l'AFP Margaret Parietti, vice-procureur au parquet de Besançon, confirmant une information de l'Est républicain, parue le 21 août.

Habitant dans le même immeuble à Besançon, la fille et le garçon d'origine serbe se fréquentaient depuis plusieurs mois. «Les deux familles se connaissaient et [leur relation] ne posait pas de problème, mais quand les jeunes ont commencé à parler de mariage, les parents de la jeune fille lui ont dit : "Nous sommes musulmans, tu ne te marieras pas avec un chrétien"», a relaté Margaret Parietti.

Une côte cassée, des hématomes et 14 jours d'ITT

Privée de téléphone par sa famille et empêchée de contacter son petit ami, la jeune fille a décidé la semaine dernière de s'enfuir avec son compagnon pendant quatre jours, tout en gardant le contact avec leurs parents respectifs. «Ils voulaient montrer que leur amour était fort», d'après Margaret Parietti. Durant leur fugue, le garçon a reçu des «menaces sur son téléphone» émanant des parents de sa petite amie.

De retour à Besançon, le couple se réfugie dans l'appartement familial du jeune homme. Puis, mise en confiance par des messages de sa mère qui «apparaît plus rassurante», l'adolescente rejoint son domicile le 17 août avec son petit ami, accompagnée des parents du garçon.

La situation ne tarde pas à dégénérer. «La première gifle est partie de la mère, puis il y a eu un déferlement de violence», raconte la magistrate. «Elle est emmenée dans une chambre, violentée [et] tondue [alors qu'elle avait] 60 cm de cheveux, par son oncle, le frère de son père, tout en étant frappée», a détaillé la magistrate en reprenant la version de la victime.

Selon l'Est républicain, c'est le père de la victime qui aurait demandé à son frère de passer la tondeuse dans les cheveux de sa fille. Les parents du garçon ont affirmé de pas avoir osé intervenir, n'étant pas chez eux, mais leur fils a rapidement quitté le domicile pour prévenir la police, selon le parquet.

A l'arrivée des policiers, la tante de la jeune fille l'a contrainte à se cacher dans une pièce, mais elle a été découverte par les forces de l'ordre, puis transportée à l'hôpital, selon le quotidien. Un médecin lui a délivré une incapacité totale de travail (ITT) de 14 jours : elle souffre d'une côte cassée et d'hématomes «un peu partout», notamment «au niveau d'une oreille, ce qui est caractéristique d'une traction», selon la vice-procureure.

Les parents sont aussi poursuivis pour avoir frappé l'adolescente depuis leur arrivée en France. La jeune fille, qui a dénoncé ces faits, a été placée «sous protection judiciaire dans une structure adaptée», toujours selon le parquet, qui précise que ses parents ignorent où elle se trouve.

Cette barbarie appelle les sanctions les plus sévères

Selon la préfecture interrogée par Vosges Matin, la famille faisait face à une procédure d'expulsion : «Au mois de décembre 2019, ils ont été déboutés de leur demande d’asile. Deux semaines plus tard, nous avons pris un arrêté d’expulsion. En février, cette famille a demandé une aide au retour volontaire, par l’intermédiaire de l’OFII [Office français de l’immigration et de l’intégration].»

Ce fait divers a touché le monde politique. Sur le front médiatique depuis sa prise de fonction au ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin n'a pas tardé à réagir sur Twitter : «Tondue et frappée parce qu’elle "aimait un chrétien". Profondément choqué par cet acte de torture sur cette jeune fille de 17 ans. Les quatre mis en cause ont été placés en garde à vue. Cette barbarie appelle les sanctions les plus sévères.»

L'ancien commissaire européen et actuel Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a jugé «cet acte de torture et d’humiliation [...] atroce, rétrograde et insupportable». «Il doit être dûment sanctionné», a-t-il ajouté dans un tweet.

Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a vu dans cet acte «l’abomination d’un islam radical». Et le parlementaire de poser la question : «Quand au-delà des mots creux, arrêterons-nous cette dérive qui remet en cause les fondements de notre humanité ?»

Le député du Nord du Rassemblement national Bruno Bilde a quant à lui fait un parallèle avec l'Arabie saoudite : «L'horreur, la barbarie et l'intolérance porté à son paroxysme (sic), et ce n'est pas en Arabie saoudite que cela se passe mais en France !»

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