Lavrov : l'Europe se joint à «une insolence internationale» envers la Russie

Lors d'une conférence de presse à l'issue d’une rencontre à Moscou avec la cheffe de la diplomatie mozambicaine, Sergueï Lavrov a accusé l'Europe de russophobie et d'escalade militaire, tout en critiquant les actions de l'Ukraine. Il a également salué la position du Mozambique sur le conflit ukrainien.

L'Europe « est devenue folle » et se joint à « une insolence internationale » envers la Russie, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à l'issue d’une rencontre à Moscou avec son homologue mozambicaine, Maria Manuela dos Santos Lucash. Selon lui, les dirigeants européens « ameutent leurs peuples de toutes les manières possibles, leur faisant croire, dans l’esprit de la propagande de Goebbels, que la Russie est leur ennemi éternel, une menace existentielle, et qu’elle est sur le point d’attaquer l’Europe ».

Sergueï Lavrov a souligné que, sous prétexte de la « menace russe », les pays européens appellent leur population à oublier les problèmes sociaux et les échecs économiques afin de consacrer tous les moyens à la militarisation de l'Europe.

Il a également exprimé son inquiétude quant aux plans anti-russes des pays européens : « Toute entreprise dont le ministre allemand de la Défense nous menace actuellement, déclarant, par exemple, qu’ils seront prêts à tuer les soldats russes, ou la déclaration des dirigeants de l’OTAN sur leur intention d’écraser de manière préventive la région de Kaliningrad – tout cela envoie, aux yeux de toute personne normale, et je le souligne, une personne normale, un signal très alarmant sur les plans que préparent Bruxelles, Berlin, ainsi que Paris et Londres, bien sûr. »

Le chef de la diplomatie russe a ajouté que la raison de cette stratégie des dirigeants occidentaux réside dans l'impunité, ainsi que dans « l’incitation continuelle du régime de Kiev à poursuivre ses provocations et ses actes terroristes contre les installations et la population civiles russes ».

Kiev cherche à couper les ponts entre la Russie et l’Afrique

Sergueï Lavrov a également commenté les tentatives de l'Ukraine d'isoler la Russie de son partenariat avec les pays africains. Selon lui, les raisons en sont « la russophobie et le désir d’effacer tout ce qui est russe de l’histoire des territoires qui ont constitué l’Ukraine après l’effondrement de l’Union soviétique ».

Le ministre russe des Affaires étrangères a noté que, malheureusement, les pays occidentaux ont porté au pouvoir en Ukraine des « russophobes » qui exécutent les ordres visant à affaiblir la Russie en créant sur le territoire ukrainien des menaces directes pour la sécurité de la Russie.

Moscou salue la position du Mozambique à l’ONU

La Russie apprécie la position responsable et objective du Mozambique lors des discussions à l'Organisation des Nations unies (ONU) sur le conflit ukrainien, a souligné Sergueï Lavrov. Il a ajouté que Moscou était prête à examiner « tous les appels de nos amis mozambicains sur les questions liées à la nécessité de renforcer leurs capacités de défense et celles dans le domaine de la lutte antiterroriste ».

La cheffe de la diplomatie mozambicaine, Maria Manuela dos Santos Lucash, a quant à elle exprimé l'espoir que le prochain cycle de négociations entre Moscou et Kiev, qui doit se tenir dans les prochains jours à Istanbul, soit couronné de succès tant pour la Russie que pour l'Ukraine. Maputo – souligne-t-elle – constate que la Russie tente de résoudre le conflit ukrainien par la voie des négociations.

Gaz naturel : Maputo sollicite l’appui de la Russie

Maria Manuela dos Santos Lucash a également souligné l'intérêt de Maputo pour la participation de la Russie à l'exploitation des gisements de gaz naturel dans le nord du pays. « Le Mozambique cherche à diversifier ses liens dans le secteur minier, en particulier l’extraction de gaz naturel. À cet égard, nous avons demandé au ministre Lavrov de soutenir les grandes entreprises russes engagées dans l’extraction de pétrole et de gaz qui souhaiteraient entrer sur le marché mozambicain. »

La cheffe de la diplomatie mozambicaine a attiré l'attention sur le fait que des entreprises américaines, italiennes, françaises et sud-coréennes s'intéressent également à l'exploitation de grands gisements de gaz naturel dans la province de Cabo Delgado. Selon elle, la situation est compliquée par le fait que cette région souffre actuellement de la menace terroriste.