3500 postes menacés chez Airbus : l'avionneur fait pression sur Paris et Berlin
- Avec AFP
Toulouse va payer un lourd tribut à la crise du secteur aérien post-Covid, avec plus de 3 500 postes menacés. Une facture qui pourrait toutefois baisser si Paris et Berlin mettent la main au porte-monnaie.
Le plan social annoncé par la direction d'Airbus prévoit un peu plus de 3 500 suppressions de postes à Toulouse, dont 2 398 à la production, 980 au siège et plus de 200 dans des filiales de la ville, a indiqué ce 2 juillet à la presse le responsable syndical FO Jean-François Knepper.
D'après le décompte communiqué aux syndicats en comité de groupe, outre les 3 500 postes à Toulouse, le plan social chez Airbus et sa filiale Stelia Aerospace touche aussi durement Saint-Nazaire (près de 600 emplois supprimés) et Nantes (près de 500). Le patron du premier syndicat chez Airbus, a dénoncé un «plan excessif et disproportionné». «La crise est conjoncturelle, mais le plan est structurel», a-t-il dénoncé.
Toulouse, où Airbus et ses filiales emploient quelque 25 000 salariés, «est la capitale de l'aéronautique, quand l'orage arrive, elle est plus mouillée que les autres» mais «ce n'est pas une raison pour justifier tout et n'importe quoi», a-t-il ajouté. «Nous allons vers un cataclysme social à l'automne», a mis en garde Jean-François Knepper, se demandant comment l'Etat pouvait «accepter autant de licenciements».
Des emplois sauvés grâce au chômage partiel ?
Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le patron de l'avionneur Guillaume Faury dit toutefois espérer sauver jusqu'à 1 500 emplois en France et 2 000 (sur 5 100 postes annoncés supprimés) en Allemagne, grâce aux dispositifs de chômage partiel et de soutien à l'innovation mis en place par Paris et Berlin.
«Aucune décision finale n'a encore été prise», assure le président exécutif d'Airbus. «Avec notre annonce, un processus s'amorce», soutient encore le dirigeant, alors que l'entreprise a annoncé la suppression de 15 000 postes dans le monde au total d'ici l'été 2021. «Nous pensons que jusqu’à 500 emplois pourraient être sauvés si le gouvernement allemand nous soutenait», a avancé le dirigeant.
Défendre également les sous-traitants
Les syndicats français entendent pour leur part défendre également les sous-traitants, car l'ensemble de la filière emploie quelque 60 000 personnes dans la métropole de Toulouse, 90 000 dans l'ex-région Midi Pyrénées.
Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc redoute un «effet domino» sur les «plus de 800 sous-traitants, aux PME ou TPE regroupées dans Aerospace Valley». Pour lui, le plan social d'Airbus doit être «rediscuté et minimisé».