Bordeaux : des militants portent Poutou dans la rue à l'annonce du score de sa liste au second tour
Le militant de gauche Philippe Poutou s'est félicité de l'arrivée de sa liste au Conseil municipal de Bordeaux. Dans la soirée, cet ancien salarié de Ford a fêté avec ses camarades l'obtention de son premier mandat politique.
«Et un, et deux, et trois élus», ont chanté en cœur les partisans de la liste «Bordeaux en lutte», menée par Philippe Poutou et qui a obtenu ce 28 juin 9,39% des suffrages au second tour des municipales. Un score qui permet à l'ouvrier syndicaliste et ancien salarié de Ford, d'obtenir son premier mandat politique, et avec lequel sa liste obtient pas moins de trois sièges au conseil municipal de Bordeaux.
Bordeaux n'est pas qu'une ville bourgeoise
«C'est historique à Bordeaux», s'est félicité cet ancien candidat à la présidentielle devant la presse, en arborant une écharpe rouge en travers de la poitrine, portant le nom de sa liste, Bordeaux en Luttes, qui rassemblait le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), La France insoumise et des collectifs citoyens. «On a réussi à faire entendre la colère sociale et faire la démonstration que Bordeaux n'est pas qu'une ville bourgeoise», a-t-il ajouté.
L'accession de sa liste au conseil municipal de Bordeaux a donné lieu aux réjouissances des citoyens venus le féliciter au fur et à mesure des estimations de la soirée.
«Philippe Poutou, ouvrier licencié de Ford Blanquefort, est désormais conseiller municipal de Bordeaux», a tweeté le journaliste de gauche Téo Cazenaves, avec une vidéo du nouveau conseiller municipal porté dans une rue par de joyeux militants.
Philippe Poutou, ouvrier licencié de Ford Blanquefort, est désormais conseiller municipal de Bordeaux. @LeMediaTV#Municipalespic.twitter.com/OMt484DE7H
— Téo Cazenaves (@teocazenaves) June 28, 2020
Les deux camarades de Philippe Poutou ayant obtenu un siège au Conseil municipal bordelais sont Evelyne Cervantès, que Téo Cazenaves décrit comme une «employée administrative et artisane de l'alliance FI-NPA», et Antoine Boudinet qui, participant à une manifestation de Gilets jaunes le 8 décembre 2018 à Bordeaux, avait eu la main arrachée par l'explosion d'une grenade GLI-F4 qu'il avait ramassée, en marge de heurts entre manifestants et forces de l'ordre sur la place de l'Hôtel de ville.
Poutou, trublion de la politique
Après des débuts chez Lutte ouvrière puis un transfert vers la Ligue communiste révolutionnaire devenue le NPA, Philippe Poutou, 53 ans, originaire de Seine-Saint-Denis a tenté sa chance aux législatives en 2007, aux européennes en 2009 et aux régionales en 2010. Ce furent ensuite deux candidatures à la présidentielle (1,15% des voix en 2012, 1,09% en 2017) et, entre les deux en 2014, sa première campagne municipale bordelaise (2,5%).
Comme le relève l'AFP, Philippe Poutou a notamment renforcé sa notoriété lors de la campagne présidentielle 2017 avec des tirades accusatrices assénées à Marine Le Pen et François Fillon lors d'un débat télévisé.
Un extrait de cette intervention enflammée a d'ailleurs été repartagé par des internautes pour l'occasion.
Parce que #Poutou le vaut bien.#Municipales2020#Bordeauxpic.twitter.com/nelQAvrFTR
— Pensez BiBi (@pensezbibi) June 28, 2020
«Bordeaux n'est pas qu'une ville de riches, il y a de la misère sociale», a-t-il encore martelé ce 28 juin, prônant des transports gratuits, la réquisition des bâtiments et logements vides...
Une parole antilibérale que l'ancien réparateur de machines-outils portera désormais à la mairie de Bordeaux.