Provoqué sur Twitter, le Gilet jaune Rodrigues convie le député Son-Forget à un débat en direct

Provoqué sur Twitter, le Gilet jaune Rodrigues convie le député Son-Forget à un débat en direct© Facebook + AFP
Photomontage : Jérôme Rodrigues à gauche, Joachim Son-Forget à droite.
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Après avoir publié un tweet provocateur visant Jérôme Rodrigues, le député Joachim Son-Forget a accepté l’invitation du Gilet jaune à débattre face à plusieurs militants dans le cadre d'une diffusion en direct, qui a duré plus de deux heures.

A l'issue d'une passe d'armes interposée sur Twitter entre le député Joachim Son-Forget et le Gilet jaune Jérôme Rodrigues, l'élu proche d'Emmanuel Macron a accepté de débattre le 7 juin face à plusieurs citoyens militants, dans le cadre d'un événement en ligne, diffusé en direct sur Facebook.

Entre autres intervenants présents, le Breton Maxime Nicolle, qui s'est notamment illustré à travers plusieurs actions de sensibilisation à la cause de Julian Assange, le Gilet jaune du Vaucluse Christophe Chalençon, récemment placé en garde à vue après avoir appelé à prendre le pouvoir avec l'appui de généraux, ou encore Nathalie Chibrac, cette citoyenne qui s'était fait remarquer au mois de mars 2019 en tentant de faire porter un gilet fluo à Emmanuel Macron, lors d'une séance du grand débat national dans la ville de Pessac. En tout et pour tout, un peu plus d'une dizaine de citoyens, Gilets jaunes ou sympathisants, ont rejoint la session qui s'est étalée sur plus de deux heures.

«Lui faire fermer sa gueule»

Comme l'a souligné Jérôme Rodrigues lors de sa première intervention, tout a commencé avec une publication pour le moins provocatrice postée dans la journée sur Twitter par Joachim Son-Forget, député des Français de l'étranger, résidant lui-même à Genève. «On peut lui faire fermer sa gueule ?» avait en effet écrit dans la matinée l'élu ex-LREM, commentant une intervention filmée de Jérôme Rodrigues s'adressant de façon virulente à des policiers, avant de rajouter quelques heures plus tard, toujours à l'endroit du Gilet jaune : «Il doit cracher du virus comme un cochon vu comme il vocifère, s'il est positif Covid-19!!!!»

La frasque a retenu l'attention du citoyen visé qui, d'emblée, a exprimé son indignation face à de tels propos tenus par un élu de la République. «Demander à un citoyen contestataire de "fermer sa gueule", c'est purement liberticide et anti-démocratique», a-t-il alors souligné auprès de son interlocuteur qui, de son côté, a reconnu avoir tenu des «propos excessifs» mais, qui, s'est-il félicité, «permettent d'avoir cette discussion».

Des militants qui mettent un député au pied du mur ?

La conversation a d'abord porté sur les violences policières, une thématique actuellement alimentée en France par plusieurs affaires en cours. Mais au fil de leurs échanges, les multiples interlocuteurs du député se sont montrés particulièrement incisifs dans la remise en cause du système politique français de représentation, auquel appartient Joachim Son-Forget.

La force de proposition des députés, elle est nulle

A plusieurs reprises, celui-ci a d'ailleurs dit partager leurs observations, allant jusqu'à s'exprimer en ces termes : «La force de proposition des députés, elle est nulle, à part pour des lois anecdotiques démago». «Pour les vrais trucs, si c'est pas suggéré par le gouvernement, si c'est pas un projet de loi, vous pouvez rêver, ça sert à rien», a-t-il lâché, n'hésitant ici pas à se montrer favorable à un changement de constitution qui inclurait «une consultation populaire plus fréquente et à tous les niveaux», non sans rappeler une des revendications phares du mouvement des Gilets jaunes, celle du référendum d'initiative citoyenne, le RIC.

En outre, alors que plusieurs intervenants lui reprochaient une certaine insouciance face aux enjeux exposés, le député a affirmé s'engager à travers une multitude d'actions en dehors de l'Hémicycle. Tout en admettant avoir des conditions de vie matérielles pour le moins confortables, il a rappelé qu'il avait plusieurs sources de revenus, et suggéré qu'une telle situation pouvait expliquer la déconnexion de certains élus vis-à-vis du peuple. En effet, après avoir reconnu que le salaire des députés était «sensiblement plus haut» que celui de la plupart des Français, il a aussi déclaré : «Si demain vous allez dans la rue et que vous vous faites taper dessus, eux [les députés] ils iront toujours bien et ils seront toujours aussi décontractés... Est-ce que ça fait des bons représentants du peuple ? J'en sais rien.»

Et l'élu de se montrer très critique envers un système dans lequel il a affirmé que les députés étaient amenés à accepter «un deal» : «En échange du salaire [et du fait] d'être reconnu comme quelqu'un d'important, vous acceptez : ou de fermer votre gueule si vous êtes dans la majorité, ou de faire exprès de gueuler si vous êtes dans l'opposition.» Il a précisé s'efforcer, pour sa part, de contourner un tel fonctionnement.

Sur la même thématique, plusieurs intervenants l'ont alors encouragé à mettre une croix sur ses indemnités de parlementaire. Piste «démago» que Joachim Son-Forget a refusé d'envisager, expliquant vouloir continuer le combat de l'intérieur et arguant des frais liés à ses missions en circonscription.

Est-ce que vous êtes d'accord pour fournir certains éléments qu'on rendra publics ?

Entre autres requêtes formulées au député, Maxime Nicolle a notamment abordé le sujet de la transparence des institutions. «Je vous propose de nous donner des éléments qui nous permettent, en tant que citoyens, d'avoir une visibilité sur la perversion de nos institutions [...] Est-ce que vous êtes d'accord pour fournir certains éléments qu'on rendra publics ?», a en effet demandé le Gilet jaune breton. «Il faut les rendre publics en temps voulu, ça sert à rien de les égrainer et de décapiter ceux qui disent la vérité trop vite», a répondu Joachim Son-Forget, affirmant par ailleurs à ce sujet qu'il avait pris des risques pour défendre les travaux de Didier Raoult dans le cadre de la pandémie du Covid-19.

Vers une potentielle rencontre avec Emmanuel Macron ?

Au cours de la diffusion en direct, le député a par ailleurs affirmé vouloir organiser une réunion entre certains de ses interlocuteurs et le chef de l'Etat, à l'égard duquel il n'a pas caché sa sympathie et dont il affirme être assez proche pour avoir l'assurance qu'une telle rencontre serait envisageable.

Au fil des échanges, Joachim Son-Forget a cependant affiché un enthousiasme variable face aux arguments des uns et des autres. Il a par exemple fait preuve de réserves face aux propos de Christophe Chalençon, qui a dit vouloir «demander à Macron de rendre les clés de la maison France».

Au-delà de ce que chacun retiendra des thèmes abordés lors de cet échange, celui-ci rappelle la volonté de transparence, mais aussi de débat, qui a longtemps figuré comme l'un des thèmes centraux de la mobilisation des Gilets jaunes, à l'image des innombrables initiatives diffusées en direct, au fil desquelles s'est développé le mouvement.

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