Une circulaire du gouvernement a-t-elle découragé l'admission des plus fragiles en réanimation ?

Une circulaire du gouvernement a-t-elle découragé l'admission des plus fragiles en réanimation ?© Lionel Bonaventure Source: AFP
Une femme rend visite à sa mère dans un Ehpad, le 21 avril 2020, à Toulouse (image d'illustration).
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Selon Le Canard enchaîné, une circulaire ministérielle du 19 mars «suggérait de limiter fortement l’admission en réanimation des personnes les plus fragiles», par souci d'éviter l'acharnement thérapeutique et le manque de lits pour les plus jeunes.

Nouvelle polémique en vue pour le gouvernement ? Alors que les critiques continuent de pleuvoir sur l’exécutif français pour sa gestion de la pandémie de coronavirus, Le Canard enchaîné pose la question dans son édition du 22 avril : «Les vieux ont-ils été privés de réa ?» Le palmipède se demande en effet si «une circulaire du ministère de la Santé [n’] aurait [pas] conduit à une aggravation du bilan de l’épidémie pour les patients les plus âgés ?».

L’hebdomadaire met en lumière un document ministériel daté du 19 mars qui «suggérait de limiter fortement l’admission en réanimation des personnes les plus fragiles». Et de poursuivre : «Motivé par le souci de nombreux médecins d'éviter l'acharnement thérapeutique et les souffrîances inutiles comme par la crainte de manquer de lits pour les malades plus jeunes, ce conseil semble avoir a été appliqué de manière un peu trop systématique.»

Une chute drastique de la proportion de patients âgés en réanimation

D’après un «tableau de bord» de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (APHP), cité par Le Canard enchaîné, 19% des patients placés en réanimation étaient âgés de 75 ans ou plus le 21 mars, soit deux jours après la diffusion de la circulaire, contre seulement 7% le 5 avril, soit 17 jours plus tard. Un taux qui serait même passé de 9% à 2% pour les plus de 80 ans sur la même période.

Un aide-soignant travaillant dans un Ehpad de la région parisienne avait fait état d'une tendance comparable dans son établissement, dans un article publié sur notre site et daté du 29 mars. «Lors de ma dernière garde, on nous a clairement dit que si quelqu’un allait mal pendant la nuit il ne fallait pas appeler les urgences car entre une personne de 70 ans et de 40 ans le choix était clair. C’est la pire chose que l’on puisse entendre en tant que soignant», avait-il alors confié.

Interrogé par nos confrères du journal satirique, un administrateur de l’APHP rapporte néanmoins que la doctrine à ce sujet a largement évolué depuis le début de la pandémie : «Depuis quelques jours, le Samu vient plus souvent chercher des malades dans les Ehpad.»

Qu'en est-il de la doctrine du gouvernement ? Un document mis en ligne le 31 mars par le ministère de la Santé renvoie, en ce qui concerne les décisions d'admission ou non en réanimation de malades en Ehpad, aux «recommandations de la SFAR [Société française d'anesthésie et de réanimation] [...] et autres recommandations des sociétés savantes».

Or, d'après les recommandations formulées par l'agence régionale de Santé d'Ile-de-France le 19 mars, soit le jour de publication de la circulaire, étant donné le «contexte d’exception où les ressources humaines, thérapeutiques et matérielles pourraient être ou devenir immédiatement limitées», les «praticiens sur-sollicités dans la durée [pourront être] amenés à faire des choix difficiles et des priorisations dans l’urgence concernant l’accès à la réanimation».

Selon le dernier bilan rendu public le 22 avril par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, 8 104 personnes ont perdu la vie en Ehpad des suites de la maladie en France et 25 513 cas ont été confirmés. Environ 700 000 résidents vivent dans ces structures médicalisées réparties sur tout le territoire national.

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