Confinement : selon un syndicat, jusqu'à 70% d'appels au 17 concerneraient des signalements
Le syndicat de police Alternative assure que jusqu'à 70% des appels passés à la police dans certaines grandes agglomérations concernent des signalements de riverains soucieux du respect des mesures de confinement.
Selon les informations de Franceinfo, citant le syndicat policier Alternative le 14 avril, les standards téléphoniques de la police croulent sous le poids des signalements de citoyens très concernés par le comportement de leurs semblables pendant le confinement : jusqu'à 70% des appels reçus par la police dans les grandes agglomérations concernent des «délations», selon le terme utilisé par Franceinfo.
Dans le Grand Est, le syndicat Alternative police assure que 50%, voire 70% des appels reçus par la police sont des appels de «délation» pour suspicion de non-respect des mesures de confinement. Ce chiffre descend à 50% en Nouvelle-Aquitaine, selon cette même source avec une tendance «à la baisse». Alternative pointe également une disparité selon les territoires : presque pas de signalements en Poitou-Charente, mais à Bordeaux, ce type d'appel concernerait jusqu'à 90% des appels reçus après 16 heures.
Le même chiffre chuterait à 20% dans le Pas-de-Calais et serait négligeable dans les régions Grand-Ouest, Centre Val-de-Loire ou Haute-Normandie.
Un gradé de la police nationale, affecté à un commissariat de proche banlieue parisienne, interrogé par RT France a également fait part d'une analyse similaire le 15 avril, qu'il a ainsi exposée : «Les habitants sur notre secteur passent tout leur temps chez eux et donc beaucoup plus de temps à la fenêtre également. Or, les zones stups [de trafic de stupéfiants] sont justement plus visibles que d'habitude du fait du confinement du reste de la population, alors chacun se sent fondé à nous appeler. Ils ont moins peur des représailles que d'habitude, aussi. Alors oui, on a une hausse énorme des appels pour signalements. Mais ce n'est pas catastrophique non plus.»