Municipales 2020 : des manifestants perturbent le lancement de campagne de Benjamin Griveaux
Une page Facebook se revendiquant des Gilets jaunes a lancé sur les réseaux sociaux un appel à venir perturber un meeting du candidat macroniste à la mairie de Paris et ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Quelques dizaines de manifestants se sont rendus ce 27 janvier au théâtre Bobino dans le XIVe arrondissement de Paris pour perturber le meeting de lancement de campagne de Benjamin Griveaux, candidat à la Mairie de Paris pour le compte de La République en marche (LREM).
Sur place, plusieurs figures de la majorité présidentielle ont été copieusement huées, avant et après l'événement politique. Déterminés à faire acte de présence, les manifestants se sont rapidement trouvés face à un dispositif de sécurité dépêché sur place, ce dont a pu témoigner le reporter de RT France Lucas Léger.
La police sécurise l'entrée de #Bobino où les supporters de @BGriveaux ne sont pas encore entrés #GiletsJaunes#Griveaux#Parispic.twitter.com/AXQuRwajKw
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) January 27, 2020
«Aller Benjamin, viens avec nous faire la fête, promis juré on a pas de transpalette», chantait un manifestant guitariste devant l'entrée du bâtiment.
"Allé Benjamin (#Griveaux) viens avec nous faire la fête, promis juré on a pas de transpalette...", chante un guitariste. #GiletsJaunes#Parispic.twitter.com/eB9lQGkIWe
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) January 27, 2020
A leur arrivée, les partisans de Benjamin Griveaux n'ont pas échappé aux huées du comité d'accueil des Gilets jaunes.
Les derniers supporters de Benjamin #Griveaux entrent à #Bobino sous les huées de manifestants #GiletsJaunes#Parispic.twitter.com/Eo3Hm2YxfQ
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) January 27, 2020
Castaner, Nuñez, Guerini hués à la sortie
«On a intercepté Castaner et Nuñez à la sortie du meeting de Griveaux», a plus tard tweeté le compte Opérations spéciales GJ.
On a intercepté Castaner et Nuñez à la sortie du meeting de Griveaux #GiletsJaunes#ViolencesPolicièrespic.twitter.com/G8pzqaT3YE
— Opérations Spéciales GJ (@OSGiletsJaunes) January 27, 2020
«Le Délégué Général LREM Stanislas Guerini, quitte le Théâtre Bobino à Paris sous les hués des Gilets jaunes présents», témoigne pour sa part le journaliste Charles Baudry.
🔴Le Délégué Général #LREM Stanislas Guerini, quitte le Théâtre Bobino à #Paris sous les hués des #GiletsJaunes présents. #greve27janvier#Griveaux#BenjaminGriveaux#grevepic.twitter.com/2Us0ZEF0nj
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) January 27, 2020
Lancé par une page Facebook se revendiquant du mouvement des Gilets jaunes, l'appel à manifester avait été relayé sur des sites web de militants et les réseaux sociaux.
Donc, «on» lynche des policiers, «on» chante la quenelle de Dieudonné à Montmartre, «on» reprend les codes des années 30 pour renverser la République, «on» décapite l’effigie du président...
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) December 22, 2018
Derrière ces «on », un seul visage, lâche, raciste, antisémite, putschiste.
Stop.
L'action n'est pas sans rappeler certaines opérations récentes. Une réunion politique de Marlène Schiappa dans un restaurant du XIVe arrondissement parisien avait par exemple été perturbée le 16 janvier par des grévistes et Gilets jaunes.
#Municipales à #Paris : en campagne, Marlène #Schiappa se fait interpeller par des manifestants#Municipales2020
— RT France (@RTenfrancais) January 16, 2020
➡️ https://t.co/cLiO0A7mJrpic.twitter.com/el01d6Z9kX
Cette nouvelle action visant Benjamin Griveaux intervient dans un contexte d'inimitié indéniable entre le désormais candidat à la mairie de Paris et le mouvement des Gilets jaunes. Le 22 décembre 2018 déjà, Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement, s'exprimait en des termes peu élogieux à l'égard du mouvement citoyen, dans un contexte de polémiques médiatiques : «Donc, "on" lynche des policiers, "on" chante la quenelle de Dieudonné à Montmartre, "on" reprend les codes des années 30 pour renverser la République, "on" décapite l’effigie du président. Derrière ces "on", un seul visage, lâche, raciste, antisémite, putschiste. Stop.»
Début janvier 2019, l'ancien membre du gouvernement avait de son côté du être exfiltré dans la précipitation du bâtiment abritant son ministère, après que la porte en ait été enfoncée à coups de chariot-élévateur par des manifestants lors de l'acte 6 des Gilets jaunes.
Plus tard le même mois, dans un entretien sur Europe 1 resté célèbre, il avait aussi qualifié certains Gilets jaunes, dont Maxime Nicolle et Eric Drouet, de «factieux» et «séditieux», les accusant d'avoir pour objectif de «renverser par la violence le gouvernement, le président de la République».
Redevenu simple député après sa démission du gouvernement en mars 2019, il convoite désormais la mairie de Paris où il est crédité, selon un sondage Odoxa-CGI pour Le Figaro paru le 26 janvier, de 16% d'intention de vote, en troisième position derrière la maire sortante Anne Hidalgo (23%) et Rachida Dati (20%).