Montage trompeur ? LFI se félicite de la diffusion intégrale des images de la perquisition (VIDEO)
De la perquisition des locaux de LFI, on avait surtout retenu une phrase de Jean-Luc Mélenchon : «La République c'est moi !» Mais Quotidien a finalement diffusé l'intégralité de la vidéo, montrant une attitude plus nuancée de l'homme politique.
Après la perquisition du local de la France insoumise à Paris le 16 octobre 2018, une vidéo montrant notamment une discussion musclée entre le chef de file du mouvement Jean-Luc Mélenchon et les policiers était devenue virale sur les réseaux sociaux. Sur ce montage de l'émission Quotidien sur TMC, on voyait notamment Jean-Luc Mélenchon, scandalisé de ne pouvoir pénétrer dans ses locaux, s’époumoner : «Au nom de quoi vous m'empêchez d'entrer dans mon local ? [...] Je suis un parlementaire ! La République c'est moi !»
Ce soir dans #Quotidien :
— Quotidien (@Qofficiel) October 16, 2018
👉 Les images SURRÉALISTES des perquisitions chez Jean-Luc Mélenchon et au siège de La France insoumise aujourd'hui.
⏰ 19H20
📺 @TMCtvpic.twitter.com/o008MK7ZVq
La France insoumise dénonçait un montage vidéo à charge pour ses représentants qui sont poursuivis pour rébellion et comparaîtront au tribunal correctionnel de Bobigny les 19 et 20 septembre. Mais le mouvement a salué le 11 septembre la publication de l'intégralité de ces images (40 minutes) sur internet par Quotidien.
L'eurodéputé insoumis, Manuel Bompard, qui était présent pendant la perquisition d'octobre, s'est félicité sur Twitter : «Les images de Quotidien prouvent à quel point la réécriture qui a été faite est éloignée de la réalité.» Les images diffusées à l'époque sur le compte Twitter de l'émission montraient effectivement une certaine confusion.
Excédé par la situation au sein du local de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon finit par pousser le procureur venu encadrer la #perquisition.#Quotidienpic.twitter.com/WdyzNYiByE
— Quotidien (@Qofficiel) October 16, 2018
Fort de ces nouvelles images, La France insoumise a proposé un montage alternatif de la perquisition, dans lequel on peut voir Jean-Luc Mélenchon s'expliquer un peu plus calmement avec les forces de l'ordre et le procureur à l'intérieur des locaux : «C'est de la politique, point barre. Vous servez une cause politique, vous ne vous comportez pas comme des policiers républicains. [...] Surtout que nous ne faisons obstacle d'aucune manière à vos perquisitions. Mais vous, vous vous comportez d'une drôle de manière. Vous entrez, vous prenez des tas de choses, vous ne dites pas quoi, vous repartez et on ne sait pas ce que vous avez fait.»
Ensuite à une militante, le chef de file des insoumis préconise : «De toute façon, il faut tout leur donner, il ne faut opposer aucune résistance. Donnez-leur tout, nous sommes des gens honnêtes, nous n'avons rien à craindre d'eux.» A plusieurs reprises, il souligne ne pas s'opposer à la perquisition, tout en exigeant de pouvoir y assister.
Voici les images que Quotidien a gardé pendant un an sans les montrer. Elles montrent sous un autre jour la perquisition au siège de la France insoumise. On y voit que jamais nous ne nous sommes opposés à la #perquisition. pic.twitter.com/lUjaiHRZq3
— La France insoumise (@FranceInsoumise) September 11, 2019
Mélenchon dénonce «les moutons de Panurge de l’officialité médiatique»
Jean-Luc Mélenchon s'est pour sa part fendu d'un texte sur son blog personnel, L'Ere du peuple, qu'il a intitulé «40 minutes d’images cachées : le coup monté médiatico-judiciaire contre LFI». Dans cette note, il estime que c'est grâce au fidèle insoumis, Alexis Corbière, que ces images ont pu être révélées : «Grâce aux révélations de Corbière, la vérité éclate. Il y a quarante minutes d’images cachées, pas moins ! Et ces images sont parlantes. Depuis un an Quotidien cachait ces moments où Corbière et moi rassurons les policiers et appelons au calme. C’est le contraire de ce que montrent depuis octobre derniers les 30 secondes que diffusent Quotidien et tous les moutons de Panurge de l’officialité médiatique.»
Ces perquisitions chez des cadres de LFI et au siège du mouvement étaient menées dans le cadre de deux enquêtes préliminaires, selon France info citant une source proche du dossier. La première enquête concerne des soupçons d'emplois fictifs d'attachés parlementaires au Parlement européen. Visant d'abord le Front national, cette enquête avait été élargie en juillet 2017 à quatre anciens assistants parlementaires européens de Jean-Luc Mélenchon. Les enquêteurs tentaient de savoir si des fonds européens avaient été détournés afin de rémunérer des cadres employés à d'autres tâches au sein de leur formation politique. La seconde enquête préliminaire, ouverte en mai 2018, porte sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017 et des soupçons d'irrégularités.
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