«La mort de notre agriculture des territoires» : manifestation devant l'Assemblée contre le Ceta
Des agriculteurs se sont rassemblés ce 17 juillet devant l'Assemblée nationale pour protester contre la ratification par la France de l'accord de libre-échange CETA, alors que les députés en débattaient.
Malgré la moisson qui bat son plein, une petite centaine de paysans se sont déplacés ce 17 juillet devant l'Assemblée nationale pour manifester contre la ratification du Ceta, traité entre l'Union européenne et le Canada qui, selon eux, menace le modèle agricole français. Ce rassemblement se tenait alors qu'a l'intérieur de l'hémicycle avait lieu le débat sur la ratification par la France de l'accord de libre-échange.
Avec le Ceta, «il y a plus de 30 000 éleveurs qui vont être en difficulté financière, combien y aura-t-il de morts à venir ?», a interrogé un agriculteur au micro de RT France, faisant valoir un déjà trop élevé taux de suicide dans la profession.
Une demi-douzaine de députés de divers bords de l'opposition étaient venus apporter leur soutien aux agriculteurs, mais ne se faisaient guère d'illusion sur une victoire du «non» à l'Assemblée.
Parmi eux, Nicolas Dupont-Aignan, pour qui la ratification du Ceta «va définitivement tuer l'agriculture française». Le président de Debout la France (DLF) explique qu'avec l'entrée en vigueur de ce traité, le consommateur français ne pourra plus savoir ce qu'il y a dans son assiette car en Amérique du nord, au Canada notamment, les bêtes «ne sont pas tracées» et l'on ignore ainsi comment elles sont élevées et ce qu'elles mangent. Le leader de parti dénonce à cet égard «un nivellement par le bas de notre alimentation, une perte de confiance dans la qualité des produits et la mort de notre agriculture des territoires et donc de nos agriculteurs».
Même constat du côté d'André Chassaigne. Le député communiste tire la sonnette d'alarme sur un abaissement des normes alors que, selon lui, «il faut au contraire élever les questions environnementales et sociales, il faut éviter de transporter des produits d'un bout de la planète à l'autre alors qu'on a chez nous les productions nécessaires».
Le vote du projet de loi sur la ratification de l'accord de libre-échange entre le Canada et les pays de l'Union européenne devait initialement intervenir à l'issue des débats ce 17 juillet au soir, une décision dénoncée comme «inacceptable» par la gauche. Mais un scrutin public a finalement été programmé le 23 juillet, la présidence de l'Assemblée arguant du «grand nombre» de députés impliqués et du risque d'un «vote tardif».
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