«On se chargera de déconstruire leur propos» : LREM veut comprendre les raisons de l'influence du RN
Signe d'un contexte plus que jamais tendu entre la République en marche et le Rassemblement national, à l'approche des élections européennes, le parti présidentiel s'apprête à lancer une cellule censée «déconstruire les propos» de son rival.
Le parti présidentiel prévoit son lancement pour le 13 février 2019 : une cellule interne destinée à riposter contre le Rassemblement national (RN) est en cours de création, avec pour objectif principal de «déconstruire leur propos, et d'apporter des contre-arguments». «Avec le souci de ne pas "stigmatiser" ou "juger" les électeurs de Marine Le Pen» précise Françoise Dumas, députée LREM de la première circonscription du Gard, qui devrait être amenée à co-diriger la cellule et dont les propos ont été rapportés le 4 février par Le Monde. «Il faut entendre la souffrance et les peurs de ces électeurs pour définir les réponses spécifiques à leur apporter» ajoute-t-elle.
«Notre volonté, c'est de faire en sorte que [...] LREM gagne dans les territoires où le RN est fortement implanté» affirme de son côté l'autre co-dirigeante de la cellule, Anne-Laure Cattelot, interrogée par l'Express.
Le Rassemblement national est très présent en ligne [...] On ne peut pas les laisser faire.
Portée par Stanislas Guerini, délégué général de La République en marche, l'initiative prévoit, entre autres, de travailler «en collaboration avec "une petite unité qui se chargera de la riposte sur les réseaux sociaux"» a précisé Anne-Laure Cattelot.
«Le Rassemblement national est très présent en ligne et extrêmement offensif. On ne peut pas les laisser faire» ajoute Françoise Dumas, également interrogée par l'Express.
Le «nouveau monde» cherche un appui auprès de «l'ancien»
Si le parti présidentiel entend faire perdurer sa cellule au-delà des élections européennes de mai 2019, il envisage d'ores et déjà des alliances avec d'autres partis pour s'attaquer aux élus RN sur certains territoires où «d'autres partis sont mieux placés que [LREM] pour les battre».
A moins de quatre mois des élections européennes, la tension monte entre la République en marche et le Rassemblement national. Le 3 février, Marine Le Pen épinglait vertement le chef de l'Etat pour ses récentes théories sur le mouvement des Gilets jaunes, alors qu'il avait évoqué une possible ingérence étrangère. La dirigeante du RN n'avait ainsi pas hésité à évoquer «l'enfermement», «la paranoïa» ou encore «le complotisme» d'Emmanuel Macron.