Nicolas Hulot affirme avoir été menacé par Monsanto qui dément
Nicolas Hulot accuse Monsanto qui aurait, selon lui, cherché à nuire à sa réputation dès sa nomination dans le gouvernement d'Edouard Philippe. L'ancien ministre évoque une «officine belge». Monsanto s'en défend et juge ces propos «diffamatoires».
Interrogé par le Journal du dimanche dans l'édition du 3 février, Nicolas Hulot est revenu sur le procès opposant l'agriculteur Paul François au géant de l'agrochimie Monsanto, le 6 février. Cet agriculteur avait été gravement intoxiqué en 2003 après avoir utilisé un pesticide désormais interdit, le Lasso.
Il a remporté la première instance et l'appel de ce procès intenté à Monsanto. Nicolas Hulot dit à son endroit : «Il ne réclame pas vengeance mais justice pour lui et sa profession. S'il perdait ce nouveau procès, ce serait évidemment une humiliation pour toutes les victimes.» L'ancien ministre de la Transition écologique dénonce «l'indulgence dont bénéficie Monsanto» et précise : «Toutes les portes lui sont ouvertes dans la plupart des institutions. [...] Ce lobbying musclé est intense. [Ces agissements] se font sous le regard de la plupart des décideurs mondiaux. Leur silence et leur indifférence valent presque complicité.»
Nicolas Hulot assure même que peu de temps après avoir été nommé ministre dans le gouvernement d'Edouard Philippe, il a lui-même été la cible de menaces : «Quelques mois après que j'ai été nommé ministre, une personne de ma connaissance, haut placée dans une entreprise travaillant dans le domaine de l'environnement et qui pourra confirmer ce que je révèle ici, est venue me voir avec ce message menaçant : Monsanto avait demandé à une officine belge de s'occuper de ma réputation.»
L'hebdomadaire dominical dit avoir sollicité le groupe Monsanto qui se serait défendu en démentant catégoriquement les affirmations qu'il juge «très graves et diffamatoires».
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