Nicolas Hulot voulait faire d'Emmanuel Macron son Premier ministre
L'ancien ministre de la Transition écologique envisageait de se présenter à la présidentielle de 2017. Il avait d'ailleurs composé un gouvernement fictif avec Emmanuel Macron comme Premier ministre, selon Le Point.
Nicolas Hulot président, Emmanuel Macron, Premier ministre, hypothèse plausible ? Selon Le Point du 30 août, l'ancien ministre de la Transition écologique pensait effectivement, en avril 2016, se présenter à l'élection présidentielle de 2017 et nommer l'actuel président de la République à Matignon.
Sur une péniche du pilote de ligne à la retraite Gérard Feldzer, sur la Seine, Nicolas Hulot réunissait à l'époque ses soutiens. Parfois, les réunions auraient regroupé une quarantaine de soutiens, selon le média. Le Point les liste : «On y trouv[ait], pêle-mêle, des alliés historiques : l'eurodéputé et fondateur d'EELV Pascal Durand, le philosophe Dominique Bourg, le docteur en économie de l'environnement Alain Grandjean, la membre du Cese Anabelle Jaeger... mais aussi des figures plus connues des Français, comme le magistrat Marc Trévidic, l'écrivain Alexandre Jardin, ou l'ancien ministre et secrétaire général de l'Élysée Hubert Védrine.» La création d'un parti, la levée de fonds... Tout y était alors discuté pour préparer au mieux la future campagne qui s'annonçait.
Gérard Feldzer et quelques comparses s’attelaient même à la création d'un gouvernement fictif en cas de conquête du pouvoir. «Dès le début de cette histoire, je disais à Nicolas qu'il avait un déficit de légitimité pour enfiler le costume de président de la République, que je ne le voyais pas chef d'État», confie celui-ci pour l'hebdomadaire. Gérard Feldzer aurait donc conseillé l'ancien animateur d'Ushuaïa de placer une personnalité forte à la tête du gouvernement : «On pensait à Emmanuel Macron ! Nicolas était impressionné par Macron, par ce personnage jeune, volontaire, pragmatique et surtout qui pige au quart de tour. Et Macron trouvait que Nicolas avait une sensibilité sur la société, sur l'humain, ce qu'il n'a pas. C'est un banquier...» Les proches de Nicolas Hulot auraient été en phase avec cette idée.
Lors d'une réunion de travail, Emmanuel Macron aurait même frappé à la porte de la péniche, provoquant cette réaction de Nicolas Hulot : «Si je deviens président, mon Premier ministre ce sera lui !» Nicolas Hulot aurait ensuite exposé à Emmanuel Macron sa vision du pays et des futures réformes à lancer : projet de VIe République, limitation des mandats dans le temps, interdire l'élevage en batterie, etc.
Nicolas était impressionné par Macron, par ce personnage jeune, volontaire, pragmatique et surtout qui pige au quart de tour
En outre, un des membres de l'équipe de Nicolas Hulot confie que le gouvernement fictif était composé d'hommes de gauche et de droite, comme Jean-Yves Le Drian à la Défense ou Jean-Louis Borloo.
Mais l'idée présidentielle aura été courte. En juin 2016, Nicolas Hulot aurait appelé Gérard Feldzer, alors que celui-ci se rendait à la préfecture pour déposer les statuts d'une association politique : «Stop, on arrête. Je le sens pas ! Je le sens pas, l'équipe n'est pas assez structurée. Je dois être honnête.» Gérard Feldzer confesse au Point qu'il regrette de ne pas avoir, malgré tout, déposé les statuts pour forcer le destin. Pascal Durand aurait également piqué sa colère, allant jusqu'à «casser des chaises».
En mai 2017, Nicolas Hulot est désigné ministre de la Transition écologique par le nouveau président, Emmanuel Macron, avant de démissionner avec fracas le 28 août.