Nicolas Hulot retire sa plainte en diffamation contre le magazine Ebdo
Le magazine Ebdo avait publié une enquête révélant deux prétendues affaires d'agression sexuelle ou de viol visant l'ancien ministre. Nicolas Hulot, qui avait porté plainte pour diffamation, a choisi de la retirer.
Selon son avocat Alain Jakubowicz, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a retiré le 26 décembre sa plainte en diffamation contre le magazine Ebdo, qui avait révélé de prétendus scandales sexuels le concernant dans un numéro daté de février.
Le magazine a depuis cessé de paraître.
Cette plainte avec constitution de partie civile, déposée en mars, visait le magazine et les deux journalistes, Laurent Valdiguié et Anne Jouan, auteurs de l'article. Le parquet avait ensuite demandé la tenue d'un procès.
Deux affaires minimisées par les victimes elles-mêmes
Le magazine assurait qu'une jeune fille de 17 ans à l'époque des faits, «petite-fille d’un homme politique célèbre» avait porté plainte contre lui. Nicolas Hulot avait assuré qu'elle était majeure au moment des faits et qu’elle avait porté plainte en 2008 pour des faits prescrits qui se seraient déroulés en 1997.
La procureure de la République de Saint-Malo, Christine Le Crom, a confirmé le 8 février dans un communiqué qu'une plainte pour «un fait de viol» avait été déposée en 2008 contre Nicolas Hulot mais qu'elle avait été classée sans suite. La victime alléguée, Pascale Mitterrand, petite-fille de l'ancien président François Mitterand, avait dénoncé le lendemain, par l'intermédiaire de son avocat, une «tempête médiatique».
Concernant une supposée deuxième plainte, émanant cette fois d’une ancienne collaboratrice de sa fondation, désormais employée à l’Assemblée nationale, Nicolas Hulot avait formellement démenti son existence. La femme visée avait fait de même et conforté les propos de l'ancien ministre.
Nicolas Hulot sur les plateaux télévisés pour se défendre
Désireux de désarmocer le scandale en plein mouvement anti-harcèlement #Metoo, Nicolas Hulot s'était rendu sur les plateaux de BFM TV-RMC les jours précédant la parution de l'article. Il y avait récusé les accusations d’agression sexuelle ou de viol. Il avait déclaré : «Ça fait mal quand c’est injuste, quand c’est infondé, et ça fait mal parce qu’hier on a fait pleurer mes enfants, et ça… je ne le pardonnerai jamais».
Epinglé pour cet article jugé racoleur, le magazine Ebdo avait poursuivi sa série noire. Faute d'avoir récolté le succès escompté, par manque de lecteurs, il avait cessé sa parution au bout de trois mois. Son éditeur, Rollin Publications, qui publiait aussi la revue XXI, avait été placé en liquidation judiciaire.
Vincent Tolédano, l'avocat de Thierry Mandon, visé par la plainte en tant qu'ancien directeur de la publication d'Ebdo, a quant à lui fait son baroud d'honneur en déclarant : «Nicolas Hulot se désiste opportunément [...] d'une action en diffamation sur laquelle il a abondamment communiqué mais qui promettait de tourner à son désavantage.»