Gilets jaunes : Leetchi clôture la cagnotte de soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger
La plateforme de collecte de dons en ligne Leetchi a annoncé ce 8 janvier avoir, «au vu du montant» atteint, clôturé la cagnotte mise en place pour soutenir Christophe Dettinger, un ex-boxeur qui s'en était pris aux gendarmes le 5 janvier à Paris.
Leetchi, la plateforme de collecte de dons en ligne, a fait savoir ce 8 janvier avoir clos la cagnotte de soutien à l'ancien boxeur Christophe Dettinger, soupçonné de s'en être pris à deux gendarmes à Paris lors de la manifestation du 5 janvier des Gilets jaunes.
Alors qu'aucun montant maximum n'avait été spécifié par les auteurs de la cagnotte, Leetchi a annoncé dans un communiqué publié sur son site internet : «Au vu du montant atteint à ce jour, la cagnotte n'accepte désormais plus de contributions.» L'entreprise française a précisé s'engager «à ce que les fonds collectés [...] servent uniquement à financer les frais de justice» de celui qui se fait appeler le «gitan de Massy».
Leetchi précise également que «le transfert des fonds» ne sera effectué que «sur présentation de justificatifs» (devis et notes d’honoraires de l’avocat) et que l’argent «sera reversé directement sur le compte dédié de l’avocat et ce sans aucun intermédiaire». La plateforme de collecte de dons en ligne n'a en revanche pas communiqué le montant atteint par les dons au moment de la clôture. Le succès de la cagnotte, qui avait dépassé les 115 000 euros en un peu plus de 24 heures, avait provoqué la contestation de membres de l'exécutif.
Les contributeurs identifiés pour «complicité» ?
Parmi les diverses réactions indignées, ce 8 janvier, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, a expliqué sur France Info, qu'il était «souhaitable de savoir qui a donné à cette cagnotte» car, selon elle, «c'est une forme de complicité».
⚡️MARLÈNE SCHIAPPA / La ministre serait pour l’identification des donateurs de la cagnotte du #boxeur 🥊 Christophe #Dettinger car selon ses propos, il s’agit d’une « forme de complicité » pic.twitter.com/nXp9bvt6mI
— Pure. (@PureTele) 8 janvier 2019
Estimant que Christophe Dettinger, filmé en train de s'en prendre à deux gendarmes le 5 janvier, avait commis des «faits très graves», elle a poursuivi : «C'est gravissime. Soutenir cela, c'est être complice de cet acte et c'est l'encourager.» Marlène Schiappa a en outre appelé à ce que Leetchi suspende la cagnotte car celle-ci serait selon elle «illégale», puisqu'elle soutiendrait un «acte délictueux».
Le Crédit Mutuel ouvre une enquête interne, selon Marlène Schiappa
En outre, Marlène Schiappa, a salué sur BFM la décision du Crédit Mutuel d'ouvrir une enquête interne au sujet de cette cagnotte auprès de sa filiale Leetchi. «Cette cagnotte est contraire aux valeurs de la République. Elle est indécente», a-telle martelé.
« Je salue la démarche du @CreditMutuel qui lance une enquête interne sur la #cagnotte auprès de sa filiale #leetchi
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 8 janvier 2019
Cette cagnotte est contraire aux valeurs de la République. Elle est indécente. »pic.twitter.com/Rnov4sWLXd
En un peu plus de 24 heures, plus de 6 000 personnes avaient déjà participé à cette cagnotte ayant pour but de soutenir le sportif, actuellement en garde à vue, et qualifié de «boxeur national». Un texte précisait : «Tous les weekends cet homme a défendu pacifiquement ses idées, celles des Gilets jaunes. [...] Malheureusement il risque de servir d'exemple. Aidons-le dans ce combat, il ne doit pas être le seul à payer.»
Dans le même temps, la pétition lancée par les Foulards rouges (un groupe anti-Gilets jaunes) appelant la Fédération Française de Boxe à «retirer à Christophe Dettinger son titre de champion et [à] l'expulser de l'institution» n'a pas rencontré le succès escompté. Lancée il y a deux jours, elle récoltait moins de 600 signatures le 8 janvier au matin.
Dans une vidéo publiée sur le compte Facebook de celle qui se présente comme sa belle-sœur, Christophe Dettinger, avait expliqué son geste, non sans émotion. Reconnaissant avoir «mal agi», il appelait les Gilets jaunes à «continuer le combat pacifiquement».