Le patriarche de Constantinople officialise le schisme de l'Eglise ukrainienne

Le patriarche de Constantinople officialise le schisme de l'Eglise ukrainienne© YASIN AKGUL Source: AFP
Bartholomée Ier de Constantinople en compagnie du président Petro Porochenko et du métropolite Épiphane le 6 janvier 2019 à Istanbul.
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À la veille du Noël orthodoxe, le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier a remis le décret officialisant l'indépendance de l'Eglise ukrainienne par rapport à la Russie en présence du président Petro Porochenko.

Le patriarche œcuménique de Constantinople (Istanbul) Bartholomée Ier a remis le 6 janvier le tomos, un décret officiel confirmant la création d'une Eglise ukrainienne indépendante du patriarcat de Moscou. La procédure a été finalisée le lendemain, ce 6 janvier, lors de la messe de l'Epiphanie à l'église orthodoxe Saint-George d'Istanbul, en présence notamment du président ukrainien Petro Porochenko.

Le 7 janvier, jour de Noël pour les Orthodoxes, une célébration et un rassemblement auront lieu à Kiev pour fêter l'événement.

Une tentative «de saper les fondements du système canonique de toute l'orthodoxie», selon le patriarcat de Moscou

Le 11 octobre 2018, à l'issue d'un Saint-Synode de deux jours tenu à Istanbul, le patriarche Bartholomée avait annoncé reconnaître en Ukraine une Eglise indépendante (autocéphale), mettant ainsi fin à 332 années de tutelle religieuse du patriarcat de Moscou dans le pays. Jusqu'à présent, le patriarcat de Kiev, autoproclamé après l'indépendance du pays en 1992, n'était reconnu par aucune Eglise orthodoxe dans le monde.

Ce «schisme» avait été dénoncé par le patriarcat de Moscou, qui avait qualifié la décision de Constantinople de «catastrophe». Selon Vladimir Legoïda, un haut responsable de l'Eglise orthodoxe russe, cette décision s'assimilait à une tentative «de saper les fondements du système canonique de toute l'orthodoxie». Partant, le 15 octobre dernier, le métropolite Hilarion, en charge de la diplomatie du patriarcat de Moscou, avait déclaré que le Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe russe n'avait pas d'autre choix que de rompre ses liens avec le patriarcat de Constantinople.

Car cette décision plongeait dans l'incertitude des millions de croyants en Ukraine, où l'Eglise orthodoxe russe jouit d'une influence conséquente. Si le patriarcat de Kiev compte le plus grand nombre de fidèles, celui de Moscou dispose du plus grand nombre de paroisses – plus de 12 000 – dans le pays. Et la question est désormais de savoir à quelle Eglise elles seront rattachées. L'Eglise orthodoxe russe redoute des actions, violentes ou en justice, visant à lui retirer le contrôle des églises et monastères qui lui sont affiliés. 

Un schisme sur fond d'élections

A quelques mois des élections présidentielles, Petro Porochenko, qui sera probablement candidat à sa réélection, revendiquait depuis plusieurs mois l'indépendance de l'Eglise ukrainienne.

Selon l'AFP, la popularité de Petro Porochenko connaîtrait une hausse en Ukraine en raison de cet engagement, présenté par le président sortant comme l'une des grandes réalisations de son mandat. 

Du côté de Moscou, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait qualifié de «provocation» l'action entreprise par Constantinople et accusé Washington de l'avoir soutenue. «Quand l’envoyé spécial américain pour les relations entre les Eglises salue ouvertement la décision de Bartholomée [...] on voit le bout de la queue du diable», avait détaillé le chef de la diplomatie dans un entretien accordé à RT France, Le Figaro et Paris Match

Lire aussi : L'Ukraine va limiter l'entrée des hommes russes de 16 à 60 ans sur son territoire

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