Macron : «Les Etats-Unis sont notre allié historique, mais être allié, ce n'est pas être vassal»
Interrogé sur l'idée d'une armée européenne, fortement critiquée par le président américain Donald Trump, le chef de l'Etat français a invoqué le «respect» entre alliés et affirmé que la France n'était pas le «vassal» des Etats-Unis.
Au cours d'un entretien à TF1, ce 14 novembre, depuis le porte-avion Charles de Gaulle, Emmanuel Macron est revenu sur la salve de tweets polémiques que Donald Trump a publiés, la veille, mais surtout sur son projet d'armée européenne, jugé «très insultant» par le président américain. Rappelant dans un premier temps la place de la France comme alliée des Etats-Unis, depuis leur indépendance jusqu'aux attentats du 11 septembre, le président de la République s'est voulu à son tour, un peu plus acerbe.
«Les Etats-Unis d'Amérique, c'est notre allié historique et il continuera de l'être. C'est l'allié avec lequel on prend tous les risques, avec lequel on mène les opérations les plus compliquées», a-t-il d'abord déclaré, poursuivant : «Mais être allié, ce n'est pas être le vassal. Et donc pour ne pas être le vassal, on ne doit pas dépendre d'eux.» Le chef de l'Etat a ainsi justifié vouloir «dépenser davantage [...] en tant que Français et en tant qu'Européens» pour être en mesure de protéger «[nos] partenaires européens».
Alors que le journaliste Gilles Bouleau l'interrogeait sur les tweets moqueurs de Donald Trump, au début de son interview, le président de la République française a également tenu à rappeler : «Entre alliés, on se doit le respect.»
Hausse du prix des carburants, gilets jaunes, cote de popularité : au cours de la même interview, le président a abordé de nombreux sujets. Il a notamment déploré que la confiance entre les Français et le personnel politique soit altérée, avouant : «Il y a de l'impatience et il y a de la colère. Cette colère, je la partage, il y a une chose que je n'ai pas vraiment réussie à faire, je n'ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants. Ce divorce, on le voit dans toutes les démocraties occidentales. Il m'inquiète.»