«Make France great again !» : revenu de Paris, Trump tweete à boulets rouges contre Macron
A peine revenu de sa visite officielle à Paris pour commémorer l'armistice de la Grande guerre en compagnie de 70 chefs d'Etat, Donald Trump livre sur Twitter une vision acerbe de sa rencontre avec Emmanuel Macron.
Coutumier de l'exercice, Donald Trump a dégainé son compte Twitter ce 13 novembre pour livrer un compte-rendu sarcastique de sa visite officielle à Paris. Il a particulièrement dardé ses flèches numériques en direction de l'actuel locataire de l'Elysée.
Dans un premier temps, l'homme fort de Washington a pris pour cible la volonté d'Emmanuel Macron de construire une armée européenne et a déclaré : «Emmanuel Macron suggère de se doter d'une armée propre pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne, lors de la Première et Seconde guerres mondiales. Comment la France s'en est-elle sortie ? On commençait à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'interviennent. Payez pour l'OTAN ou non !»
Emmanuel Macron suggests building its own army to protect Europe against the U.S., China and Russia. But it was Germany in World Wars One & Two - How did that work out for France? They were starting to learn German in Paris before the U.S. came along. Pay for NATO or not!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
Le sujet qui fâche ayant été évoqué, on aurait pu espérer que le ban serait fermé. Ce serait mésestimer le président américain qui à peine une heure plus tard s'est adonné de nouveau aux joies du tweet ironique... en quatre salves :
«Sur le plan commercial, la France fait d'excellents vins, mais les Etats-Unis aussi. Le problème, c'est que la France rend très difficile la vente des vins américains en France et ajoute des tarifs douaniers importants alors que les Etats-Unis favorise les vins français et appliquent de tout petits tarifs douaniers. Ce n'est pas juste et ça doit changer !»
On Trade, France makes excellent wine, but so does the U.S. The problem is that France makes it very hard for the U.S. to sell its wines into France, and charges big Tariffs, whereas the U.S. makes it easy for French wines, and charges very small Tariffs. Not fair, must change!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
«Le problème, c'est qu'Emmanuel est mis à mal par une cote de popularité très basse en France, 26% [d'opinions favorables] et un chômage à 10%. Il essayait juste de changer de sujet. Et soit en passant, il n'existe pas de pays plus nationaliste que la France, un peuple très fier et ils ont bien raison ! MAKE FRANCE GREAT AGAIN !»
The problem is that Emmanuel suffers from a very low Approval Rating in France, 26%, and an unemployment rate of almost 10%. He was just trying to get onto another subject. By the way, there is no country more Nationalist than France, very proud people-and rightfully so!........
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
......MAKE FRANCE GREAT AGAIN!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
«Et d'ailleurs, quand l'hélicoptère n'a pas pu décoller pour rejoindre le premier cimetière du parcours en France à cause de la visibilité quasiment nulle, j'ai proposé qu'on y aille en voiture. Les services secrets ont dit NON. C'était trop loin de l'aéroport et Paris était bouclé. Le discours a eu lieu le lendemain au cimetière américain sous une pluie intense ! Personne n'en a parlé ou presque. Fake news !»
By the way, when the helicopter couldn’t fly to the first cemetery in France because of almost zero visibility, I suggested driving. Secret Service said NO, too far from airport & big Paris shutdown. Speech next day at American Cemetary in pouring rain! Little reported-Fake News!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
L'Elysée a déclaré ne pas vouloir réagir à la série de tweets du président américain, affirmant quelques minutes après leur publication : «Nous nous refusons à tout commentaire». Un conseiller de la présidence française a cependant assuré, au cours d'un déjeuner organisée par l'Association de la presse présidentielle, que ces tweets étaient «faits pour les Américains, sinon ils ne seraient pas écrits en anglais». Et d'ajouter : «Nous n'avons pas à commenter les contenus qui sont dédiés à ses concitoyens».
Dans des propos relayés par l'AFP, le même conseiller a soutenu que «la relation entre Emmanuel Macron et Donald Trump n'[était] pas toujours facile mais [qu'] elle [était] continue (...) Au-delà des tweets, ce qui importe c'est qu'ils se parlent plusieurs fois par semaine, et qu'ils évoquent les sujets qui perturbent la marche du monde», concluant ainsi : «Donald Trump est arrivé parmi les premiers à Paris, et a réservé son premier entretien au président Macron. Ces signaux ont une valeur bien plus grande que des tweets dont on sait comment et pourquoi ils sont faits».
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