Benjamin Griveaux pris en flagrant délit de mensonge sur l’hommage à Pétain

Benjamin Griveaux pris en flagrant délit de mensonge sur l’hommage à Pétain© Ludovic Marin Source: AFP
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, en conférence de presse le 7 novembre 2018 à Charleville-Mézières dans les Ardennes.
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Le porte-parole du gouvernement, essayant d’éteindre l’incendie sur les commémorations aux maréchaux de la Grande Guerre, a affirmé qu’il n’avait jamais été question d'honorer Pétain. Or le programme officiel, effacé depuis, l'avait bien prévu.

«Aucun hommage ne sera rendu à Pétain samedi [10 novembre]. Il n’en a jamais été question», a affirmé solennellement Benjamin Griveaux, la voix de l'Elysée, sur son compte Facebook le 7 novembre. C'était sans compter le programme officiel, opportunément effacé depuis sur le site du Centenaire, qui précisait le contraire.

Le porte-parole s'était voulu catégorique et renvoyait les détracteurs de l’événement à un malentendu. «Nous avions annoncé que nous honorerions les maréchaux de la Grande Guerre. Certains en ont déduit que Pétain en faisait partie ; ce n’est pas le cas. S’il y a eu confusion, c’est que nous n’avions pas été suffisamment clairs sur ce point», avait-il publié.

Pourtant on ne saurait être plus clair. Les captures d'écran réalisées par Mediapart dès le 17 octobre sur le site du Centenaire attestent que cet hommage de l'état-major était bien destiné aux huit maréchaux de la guerre de 14-18, dont le maréchal Philippe Pétain (frappé d'indignité nationale depuis 1945).

Benjamin Griveaux pris en flagrant délit de mensonge sur l’hommage à Pétain© Capture d'écran du site du Centenaire de l'armistice réalisée par Mediapart en octobre 2018.
Programme initial des célébrations du Centenaire de l'Armistice, supprimé depuis du site officiel.

Itinérance comptable

Décidément, il n'est pas simple pour le porte-parole de l'Elysée de s'extirper du vaste cafouillage sur cette cérémonie des maréchaux, qui a changé de date, d'heure et du nombre de personnalités à honorer.

En effet, dès la parution du programme en octobre, des voix se sont indignées en déduisant que Philippe Pétain faisait partie de l'hommage. L'Elysée avait répondu en évoquant un «problème» posé par l'implication du maréchal déchu et a assuré à Médiapart ne pas comprendre comment une telle cérémonie «s'[était] retrouvée là».

Dès lors a débuté une comptabilité qui donne le tournis. La ministre des armées Florence Parly a confirmé qu'il y aurait bien une cérémonie pour ces hauts gradés militaires, mais elle a vivement contesté le nombre de huit, en affirmant sur BFMTV le 29 octobre que seuls les cinq chefs militaires inhumés aux Invalides parmi les huit recevraient l'hommage.

Elle fut contredite le 6 novembre par le porte-parole des armées Patrik Steiger, qui a affirmé que les huit maréchaux, de Joseph Joffre à Philippe Pétain, seraient honorés, et que la cérémonie se déroulerait le samedi 10 novembre à 18h30 et non plus dimanche 11. Emmanuel Macron y serait représenté par son chef d'état-major particulier, l'amiral Bernard Rogel. La cérémonie ne serait pas ouverte à la presse.

Le 7 novembre enfin, Emmanuel Macron, en répondant aux questions sur la célébration, a abondé dans son sens, confirmant que les huit maréchaux seraient bien honorés, y compris Philippe Pétain, malgré les controverses, en sa qualité de «grand soldat» durant la Première Guerre mondiale

Benjamin Griveaux s'est chargé d'éteindre le feu des polémiques, en expliquant que l'hommage serait rendu à... six maréchaux, improvisant une nouvelle manière de trier le bon grain de l'ivraie, qui exclurait, en tout cas, le maréchal Pétain. Si l'Histoire a la mémoire courte, les réseaux sociaux ont toutefois permis de restituer la vérité des faits. 

Lire aussi : Rétropédalage après la polémique Pétain : Macron déclare, Griveaux corrige

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