Pour Wauquiez, il est étonnant que tous les candidats soient visés par la justice sauf Macron
Les enquêtes visant Marine Le Pen, François Fillon ou Jean-Luc Mélenchon ont fait la une des médias. Mais le chef de file des Républicains s'étonne qu'un autre candidat à la présidentielle ne fasse l'objet d'aucune procédure : Emmanuel Macron.
Dans une interview accordée au Parisien-Aujourd'hui en France et publiée le 20 octobre, le président des Républicains Laurent Wauquiez juge «inacceptable» l'attitude de Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions du siège de la France insoumise, le 16 octobre. En effet, dans une altercation filmée, on a pu voir le leader de La France insoumise (LFI) et plusieurs élus du mouvement d'opposition prendre à partie des magistrats et des policiers venus perquisitionner. C'est «incontestablement une dérive de sa part», estime Laurent Wauquiez.
Ceci étant dit, le président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a néanmoins tenu à rappeler : «Tous les candidats à la présidentielle font l’objet de procédures en justice, sauf un : Emmanuel Macron… Alors que de lourds soupçons pèsent sur sa campagne.»
«François Fillon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont été poursuivis», a affirmé Laurent Wauquiez, ajoutant : «A ce stade, les procédures contre Emmanuel Macron n’ont pas fait l’objet du même déroulé. Mais j’ai bien sûr confiance dans la justice de mon pays pour que l’équité de traitement soit assurée entre tous.»
La Commission nationale des comptes de campagne et du financement des partis politiques (CNCCFP) avait en effet signalé au parquet plusieurs dons au-delà du plafond légal pour le candidat Macron, mais le parquet avait décidé de ne pas donner suite.
Dans une autre affaire, Mediapart avait fait état de remises particulièrement avantageuses dont aurait bénéficié Emmanuel Macron au moment de sa campagne, mais la CNCCFP avait finalement estimé qu'elles ne constituaient pas une violation du code électoral.
En juin 2018, des élus Républicains ont en outre déposé plainte contre X auprès du procureur de la République de Lyon pour «détournements de fonds publics, financement irrégulier de campagne électorale, abus de biens sociaux et recel». Ils soupçonnent que des moyens publics et du personnel de la mairie et de la métropole de Lyon (toutes deux gérées à l'époque par Gérard Collomb) aient été mis à disposition du candidat Emmanuel Macron durant la présidentielle de 2017. Une enquête préliminaire a été ouverte.
Après un an à la présidence du parti de droite Les Républicains, Laurent Wauquiez peine à se faire une place comme principal opposant au président de la République, un rôle qu'occupent pour l'instant plutôt Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen. Mais pour celui qui se définit comme un marathonien dans la perspective des élections présidentielles de 2022, «le sujet ce n’est pas d’être le premier opposant, mais d’être l’alternance».
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