Bientôt de nouvelles salles de shoot à Paris pour les toxicomanes ?
Afin de lutter contre la marginalisation des toxicomanes et l’insécurité, Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris, propose l’ouverture de nouvelles salles de shoot ainsi qu’un bus itinérant. Une énième initiative qui est loin de faire l’unanimité.
Dans un entretien au Monde publié le 21 août, Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris chargée de la santé et des relations avec l’AP-HP, est revenue sur l’augmentation du trafic de crack dans le nord-est de Paris et notamment dans un de ses épicentres, le lieu-dit de «la colline», situé dans le XVIIIe arrondissement, près de la porte de la Chapelle.
Les opérations policières ne donnant guère de résultats, elle a estimé urgent d’augmenter le nombre de salles de shoot, sur le modèle de celle située à l'hôpital Lariboisière : «Je pense qu’il faudrait à terme quatre salles à Paris et dans sa banlieue, comme le préconise la Fédération Addiction, dont une d’inhalation de crack, pour permettre une prise en charge équilibrée qui corresponde aux besoins sanitaires.»
Par ailleurs, elle a proposé «la mise en place d’une salle mobile d’inhalation, […] un bus, qui permettrait d’aller au plus près des crackers sans créer un point de fixation sur un seul lieu». Mais ce dispositif n’est pas réalisable actuellement, en raison de la législation en vigueur, dont elle prône l'évolution.
Première salle de shoot à Paris : moins de deux ans après son inauguration, le bilan est mitigé
Les propositions formulées par Anne Souyris ont très rapidement suscité de vives critiques. Parmi les opposants les plus virulents figure Pierre Liscia, élu Les Républicains du XVIIIe arrondissement de Paris. «La Ville de Paris souhaite créer quatre nouvelles salles de shoot, ignorant totalement l'expérience de celle de la gare du Nord qui a fait de ce quartier une véritable "salle de shoot à ciel ouvert" où mamans et poussettes croisent toxicos et seringues !», s’est-il indigné sur Twitter.
L’élu LR faisait référence aux désagréments engendrés par la salle de shoot inaugurée en octobre 2016 par le maire de Paris Anne Hidalgo et Marisol Touraine, alors ministre de la Santé. Enthousiaste, cette dernière avait alors expliqué que la salle de shoot avait pour objectif de «mieux protéger» la santé des toxicomanes mais également de régler les «problèmes de sécurité».
Pour autant, le bilan est mitigé : à peine quelques mois après son ouverture, un collectif de riverains a dénoncé les nuisances depuis son installation en diffusant notamment sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos d’affrontements entre toxicomanes.