«Vous êtes la France du futur» : Kassovitz soutient ses «deux amis» Médine et Yassine Belattar
Le rappeur Médine, annoncé en concert au Bataclan en octobre, est l'objet d'une vive polémique pour ses textes appelant notamment à la «crucifixion» des «laïcards». Mathieu Kassovitz, lui, le soutient.
Alors que la programmation en octobre prochain au Bataclan de deux dates de concert du rappeur Médine a suscité de vives réactions au sein de la classe politique française, en particulier à droite, plusieurs voix dissonantes issues du paysage médiatique se sont fait entendre, dont celle de Mathieu Kassovitz.
Dans un tweet, le 10 juin, l'acteur et réalisateur a ainsi exprimé son soutien au rappeur, dont la présence au Bataclan est jugée indécente par de nombreux commentateurs, en raison de textes de chanson polémiques. «Soutien à mes deux amis Yassine Belattar et Médine face à la connerie humaine. Continuez à faire beugler les chiens de garde. Vous êtes la France d’aujourd’hui et du futur et ils ne peuvent rien y faire. Ça les rend dingue et ça me rend heureux. Merci à vous», a tweeté en solidarité Mathieu Kassovitz, en référence également à l'humoriste Yassine Belattar, qui a lui aussi été l'objet de controverses au cours de ces derniers mois, ayant été accusé par certains médias et politiques de complaisance avec l'islamisme.
Soutient à mes deux amis @BelattarYassine et @Medinrecords face à la connerie humaine. Continuez à faire beugler les chiens de garde. Vous êtes la France d’aujourd’hui et du futur et ils ne peuvent rien y faire. Ça les rend dingue et ça me rend heureux. Merci à vous.
— mathieu Kassovitz (@kassovitz1) 10 juin 2018
Au sein de la classe politique, le point de vue de Mathieu Kassovitz est partagé par la députée La France Insoumise (LFI) Danièle Obono qui s'exprimait ce 11 juin au micro de RMC. «Médine au Bataclan, pourquoi ça me choquerait ? C'est un chanteur qui se produit dans une salle de concert», a-t-elle ainsi fait remarquer.
Olivier Faure et Aurore Bergé condamnent
De nombreux responsables ont néanmoins exprimé leur désapprobation. Ainsi, après de nombreux responsables de droite et du Rassemblement national ce week-end, le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a lui estimé sur France Info que le texte du rappeur intitulé «Don't Laïk», au cœur de la polémique, était «plus que provocant». «C’est un texte insupportable pour la République laïque», a-t-il poursuivi.
Du côté de la majorité gouvernementale, la députée et porte-parole du groupe La république en marche (LREM) à l'Assemblée Aurore Bergé a tweeté son désaccord.
Cette affiche est une insulte à ceux qui sont morts au #Bataclan.
— Aurore Bergé (@auroreberge) 10 juin 2018
Ses paroles sont, ni plus ni moins, un appel au meurtre.
"Crucifions les laïcards comme à Golgotha."
Cela s'appelle un constat.
Maintenant préparons nous aux procès d'intention et à la victimisation. pic.twitter.com/O5iHf6NZSl
De même, Philippe Duperron, le président de l'association des victimes du 13 novembre 13onze15 Fraternité et vérité, a jugé : «Il y a au minimum une maladresse à cette programmation. C’est la raison pour laquelle la salle, qui est attentive à nos réactions, et qui est assez proche des associations, examine aujourd’hui la situation».
A l'origine de ces réactions d'indignation ou de gêne, en particulier : les paroles de la chanson «Don't laïk», écrite en 2015 par Médine, peu avant les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher. L'artiste y appelle par exemple à crucifier «les laïcards comme à Golgotha» ou encore à mettre des «fatwas sur la tête des cons». En outre, la pochette d'un album de 2005, sur laquelle on voit Médine arborer un tee-shirt «Djihad» et dont la lettre «j» est remplacée par un sabre, est également pointée du doigt par les contempteurs du rappeur.