128 mineurs isolés dormiraient dehors à Paris en pleine vague de froid, selon un collectif d'avocats
Alors que plusieurs ONG estiment à un millier le nombre de migrants qui dorment dehors dans la capitale, un collectif d'avocats a alerté sur la situation de dizaines de mineurs isolés qui ne sont pas pris en charge par les services sociaux.
Tandis que Paris est sous la neige et que les températures sont glaciales, plusieurs avocats se sont émus de la situation de plusieurs dizaines de mineurs isolés, dont ils évaluent le nombre à 128.
«De nombreux mineurs non accompagnés [...] se trouvent actuellement livrés à eux-mêmes dans les rues de Paris, sans abri, par des températures négatives, et de ce fait exposés à un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique», alertent-ils dans un courrier adressé ce 8 février au procureur de Paris François Molins, ainsi qu'au parquet en charge des mineurs, et cité par l'AFP.
D'après Emmanuel Daoud, l'un des avocats du collectif, les mineurs isolés qui ont été identifiés et recensés la semaine passée sont âgés de 13 à 17 ans, des garçons pour la plupart. «Mais ce n'est qu'une partie de l'iceberg», précise-t-il. Le collectif demande en outre au procureur que ces mineurs soient mis «en sécurité de toute urgence», arguant qu'ils n'ont pas accès aux dispositifs de mise à l'abri classiques du 115 réservés aux majeurs.
Crainte d'une reconduite à la frontière
Il y a de plus en plus de campements sauvages, les gens n'ont pas forcément accès à l'information
Plus largement, selon l'AFP qui cite plusieurs ONG, un total d'au moins 1 000 migrants dorment actuellement dehors à Paris. Ces ONG s’inquiètent en outre de voir certaines personnes renoncer à des mises à l'abri par crainte d'une reconduite à la frontière. «Il y a de plus en plus de campements sauvages, les gens n'ont pas forcément accès à l'information», souligne Corinne Torre, responsable de la mission France de Médecins sans Frontières (MSF) «Le durcissement de la politique envers les migrants fait aussi que de plus en plus de personnes se cachent», ajoute-t-elle.