Fustigeant «l’écologie molle» d’EELV, Aymeric Caron lance son parti politique antispéciste
Un collectif mené par le journaliste annonce la création du Rassemblement des écologistes pour le vivant, une formation notamment dédiée aux droits des animaux. Cette opération serait justifiée, notamment, par «le mode de pensée dépassé» d'EELV.
Aymeric Caron, l'ex-chroniqueur célèbre de l’émission de Laurent Ruquier On n’est pas couché, connu notamment pour ses convictions animalistes, a décidé de se lancer dans la vie politique en fondant avec d'autres écologistes un parti : le Rassemblement des écologistes pour le vivant (REV). L'annonce a été faite dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde, le 8 février, signée par un collectif dont Benjamin Joyeux, juriste en droit de l’environnement et Malena Azzam, ancienne porte-parole de l'association pour l'égalité animale, font partie.
Ce collectif, mené par le journaliste et essayiste, se veut porteur d'une écologie «nouvelle, radicale». Aymeric Caron lui-même le qualifie de parti écologiste antispéciste.
En 2019, aux elections européennes, vous pourrez voter pour un parti écologiste antispéciste. J'ai le plaisir de vous annoncer la naissance du REV. https://t.co/vFvLCPEFA4
— AymericCaronOfficiel (@CaronAymericoff) 8 février 2018
Une écologie «radicale»... contre la «pensée molle» d'EELV ?
Jusqu'ici, Aymeric Caron avait précisé ses positions à travers l’écriture de livres tels qu' Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature, en 2016 ou Utopia XXI, en 2017. Il s’était en outre souvent exprimé dans les médias pour évoquer son engagement en faveur de la défense de la cause animale.
Dans la tribune, le collectif qu'il mène affirme faire de la défense des animaux sa priorité et vise à établir «les intérêts du vivant sous toutes ses formes, le bonheur individuel et collectif, la non-violence». Tout un programme...
Réduction substantielle du temps de travail, décroissance de notre consommation, partage équitable des richesses avec un revenu d'existence
Le cahier des charges du collectif prévoit entre autres «la suppression de la corrida, l'interdiction de la chasse, des zoos, des animaux dans les cirques, de la vivisection», ainsi que «la fin programmée de la viande grâce au lancement d'une transition agricole vers un modèle entièrement végétal».
En ce qui concerne les thématiques non-animales, le collectif prévoit de mettre en place une «politique de l'empathie et de la coopération» et plaide pour «une réduction substantielle du temps de travail, la décroissance de notre consommation, le renouvellement des pratiques démocratiques, le partage équitable des richesses avec un revenu d'existence».
Enfin, entendant marquer leur territoire face au parti écologiste de référence en France, EELV (Europe-Ecologie-Les Verts), en perte de vitesse, Aymeric Caron et ses alliés blâment la perte de «crédibilité» de ce dernier. Dans la tribune, les fondateurs du Rassemblement des écologistes pour le vivant estiment que la principale formation écologiste française dispose d'un «mode de pensée dépassé» car trop «anthropocentré», et qu'elle serait entachée par des guerres d’egos. Les auteurs de la tribune vont jusqu'à évoquer un «fiasco» d'EELV, dont ils dénonce la «pensée molle», et qu'ils accusent de «s'accommode[r] du modèle économique néolibéral».