Mobilisation nationale contre la sélection à l'université et la réforme du baccalauréat (VIDEOS)
Plusieurs syndicats lycéens, étudiants et enseignants ont appelé à manifester dans tout le pays le 6 février, notamment, contre le projet de loi sur l'accès à l'université et le projet de réforme pour un baccalauréat resserré.
Les projets de réformes du gouvernement en matière d'Education ne convainquent guère les syndicats lycéens, étudiants et enseignants : ils sont plusieurs à avoir appelé à manifester, le 6 février 2018 : le Snesup-FSU, l'UNEF, FNEC FP-FO, FERC CGT, Solidaires étudiant-e-s, l'UNL (lycéen), la CGT et SUD Education, entre autres.
Résultat: des manifestations rassemblant chacune quelques centaines de lycéens se sont déroulées le 6 février en milieu de journée dans plusieurs villes de province, avant un rassemblement à Paris.
Quelques incidents : des abri-bus et la vitrine d'une agence financière brisés, des journalistes malmenés
Le mouvement parisien a réuni, selon la police, 3 000 personnes venues manifester leur opposition au gouvernement. Les personnes mobilisées par l'intersyndicale battaient le pavé de la capitale sous la neige et scandaient des slogans politiques tels que : «Macron, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue !» ou encore : «A bas, à bas, à bas la sélection !»
Macron, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue !
Une heure après le départ de la manifestation, des jeunes vêtus de noir se sont détachés de la foule pour jeter des pierres sur des vitrines, dont celle d'une agence financière, et détruire un abri-bus, selon une journaliste de l'AFP. La préfecture de police de Paris n'a toutefois fait état d'aucun blessé ni d'aucune interpellation. Des manifestants encapuchonnés s'en sont également pris physiquement aux journalistes présents pour ne pas être filmés, les insultant également. L'un d'eux s'est approché de manière menaçante du reporter de RT sur place.
Un «avertissement» de l'intersyndicale adressé à Jean-Michel Blanquer
Les étudiants et l'intersyndicale exigent le retrait du projet de loi qui modifie les modalités d'accès à l'université, actuellement en discussion devant le Parlement, et du projet de réforme pour un baccalauréat resserré, qui sera présenté le 14 février par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
«Nous souhaitons lancer un avertissement au ministre pour contester la préparation de la rentrée 2018, puisqu'on supprime des emplois alors qu’il y a une croissance démographique, et aussi sur les différentes réformes en cours», a déclaré à l'AFP Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, et de préciser : «La plateforme [d'admission post-bac] Parcoursup est faite pour sélectionner, décourager un certain nombre de lycéens, et la réforme du bac va décrédibiliser cet examen.»
Quand vous voulez tuer le cheval, vous accroissez sa maladie.
Eric Coquerel : «C'est l'idée de casser le bac comme diplôme national qui est en cours»
Le député de Seine-Saint-Denis (La France insoumise) Eric Coquerel était aux côtés des manifestants à qui il entendait apporter son soutien. Au micro de RT France, il a notamment estimé que «l'idée de casser le bac comme diplôme national [était] en cours» et que les réformes annoncées correspondaient à «une politique d'austérité».
Commentant la politique du gouvernement sur l'éducation, Eric Coquerel a résumé : «Quand vous voulez tuer le cheval, vous accroissez sa maladie.» L'élu insoumis a également jugé que le gouvernement exagérait les données chiffrées sur l'échec des étudiants à l'issue de la licence, 60% selon Edouard Philippe cité par le journal Les Echos en juillet 2017 : «Le chiffre est faux, il est moindre, heureusement. Il tient compte des échecs sur le nombre d'années théorique pour faire sa licence.»