France

La France face à la menace terroriste : 12 attentats et 98 morts depuis le 13 novembre 2015

Les attaques du 13 novembre 2015 ont marqué un tournant dans le mode opératoire des terroristes et dans le cibles auxquelles ils s'attaquent : agissant la plupart du temps seul, ils visent désormais fréquemment les forces de l'ordre.

Il y a deux ans, le 13 novembre 2015, la France faisait face à l'attentat terroriste la plus meurtrier de son histoire. Revendiquées par l'Etat islamique, ces attaques simultanées ont fait, selon le bilan officiel, 130 morts et 413 blessés, dont 99 en situation d'urgence absolue. Après un premier attentat-suicide au Stade de France, trois individus ont mitraillé des terrasses de cafés et de restaurants dans les Xe et XI arrondissement de Paris. Un autre commando de djihadistes a pénétré dans la salle de spectacle du Bataclan où ils se sont livrés à un véritable massacre.

Depuis, la fréquence des attaques terroristes n'a cessé d'augmenter, et les chiffres sont vertigineux : pas moins de 12 attentats ont été perpétrés sur le territoire français, faisant un total de 98 morts (dont six terroristes), et 455 blessés (dont six terroristes).

Des attaques qui ont évolué tant dans leur mode opératoire que dans les cibles visées. En effet, sur les 12 attentats recensées depuis ce jour fatidique de novembre 2015, neuf ont eu pour cible des militaires et des policiers. Leur auteur a, à chaque fois, agi seul, sans soutien opérationnel de groupe terroriste. 

Enfin, toutes ces attaques, à une exception près, ont été commises avec des «armes» très facilement accessibles. Voiture ou camion bélier, hache, couteau, machette, ou encore marteau; dans un seul cas un terroriste a fait usage d'un arme à feu.

Militaires et policiers, cibles privilégiées...

Le 1er janvier 2016, un jeune Français d'origine tunisienne fonce en voiture, à trois reprises, sur quatre militaires postés devant la mosquée de Valence, blessant l'un d'entre eux.

A Magnanville le 13 juin 2016, un policier et sa compagne, également fonctionnaire de police, sont tués de plusieurs coups de couteau à leur domicile. Le tueur, Larossi Abballa, était un partisan de l'Etat islamique, qui a revendiqué l'attaque.

Le 3 février 2017, une patrouille de militaires de l'opération sentinelle est prise pour cible au Carrousel du Louvre à Paris par un homme armé d'une machette. L'assaillant, un Egyptien de 29 ans qui a crié «Allah Akbar» lors de son assaut, a nié être avoir agi aux ordres de Daesh. Les enquêteurs ont malgré tout déniché un message sur son compte tweeter dans lequel il reprend un extrait du discours d'Abou Mohammed al-Adnani, l’ancien porte-parole de Daesh.

Le 18 mars 2017, un homme de 39 ans est abattu par les forces de sécurité à l'aéroport d'Orly-Sud après s'être emparé du Famas d'un militaire en criant : «Posez vos armes, je suis là pour mourir par Allah.»

Le 20 avril, Karim Cheurfi, 39 ans, tue un policier d'une balle dans la tête sur les Champs-Élysées avant d'être abattu. Récidiviste, il était manifestement obsédé par l'idée de s'en prendre aux forces de l'ordre, mais n'était pas connu comme islamiste radicalisé. Il avait été arrêté un mois auparavant  après avoir affirmé à un proche vouloir tuer des policiers en représailles à ce qui se passait en Syrie.

Le 6 juin 2017, un homme se proclamant «soldat du Califat» s'attaque aux forces de l'ordre en faction sur le parvis de Notre-Dame à Paris avec un marteau, invoquant l'action de la France en Syrie dans le cadre de la coalition occidentale.

Quelques jours plus tard, le 19 juin, un homme percute volontairement en voiture un fourgon de la gendarmerie, sur les Champs-Élysées à Paris, sans faire de victimes. Le conducteur, grièvement blessé lorsque son véhicule s'est embrasé lors de l'impact, faisait l'objet d'une fiche S et était sous le coup d'un mandat d'arrêt tunisien pour faits de terrorisme.

Le 9 août, une voiture fonce sur un groupe de soldats de Sentinelle à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), faisant six blessés dont deux graves, avant de prendre la fuite. Après plusieurs heures de cavale, un suspect est interpellé sur l'autoroute A16 en direction de Calais.

Le 15 septembre à Paris, un individu armé d'un couteau agresse un militaire de l'opération Sentinelle qui patrouillait dans la station de métro Châtelet. L'homme a été interpellé sans être parvenu à blesser le soldat.

...mais les civils restent les principales victimes

L'attaque la plus meurtrière depuis le 13 novembre 2015 a eu lieu sur la promenade des Anglais à Nice, à l'occasion des festivités du 14 juillet. Ce jour là, Mohamed Lahouaiej Bouhlel fonce dans la foule au volant d'un poids lourd, tuant 86 personnes et faisant 434 blessés avant d'être abattu par des policiers. Une attaque revendiquée par le groupe terroriste Daesh. 

Deux semaines plus tard, le 26 juillet, deux individus armés de couteaux prennent en otage un prêtre deux religieuses et deux paroissiens dans une église à Saint-Étienne-du-Rouvray. Les preneurs d’otage égorgent le prêtre et tentent de tuer un paroissien qui est grièvement blessé. Les deux terroristes sont abattus par les forces de l'ordre. Là encore, l'Etat islamique revendique l'attaque.

Le 1er octobre, un Tunisien en situation irrégulière attaque deux femmes au couteau à la gare Saint-Charles de Marseille. Les deux victimes ont perdu la vie, alors que l'assaillant a été abattu. Une attaque revendiquée par Daesh.

Cette liste, conséquente, ne comprend cependant pas les attentats déjoués qui auraient pu alourdir considérablement un bilan déjà dramatique.

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