Le nombre d'individus fichés par les renseignements français pour avoir montré des signes de radicalisation a connu une hausse de près de 60% depuis les attentats de Paris du 13 novembre 2015. C'est du moins ce que rapporte Le Figaro dans un article du 10 août, selon lequel le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) recense désormais 18 550 personnes à risque, contre 11 400 au moment des attentats de Paris.
Créé en mars 2015 par décret du Conseil d'Etat, ce fichier spécial à accès restreint recense les informations personnelles (nom, lieu de résidence, casier judiciaire) d'individus signalés pour avoir montré des signes de radicalisation. Selon Le Figaro, les personnes dont il a été établi qu'elles ne présentaient pas de risque sont retirées de la base de données ; en d'autres termes, les 18 550 personnes recensées à ce jour représenteraient toujours une menace pour la sécurité du pays.
Les sources à partir desquelles cette liste est alimentée proviennent des préfectures et des services de police, mais aussi de signalements individuels de citoyens, par exemple via le numéro vert mis en place en 2014 par le ministère de l'Intérieur.
Toujours selon les chiffres fournis par Le Figaro, 26% des personnes figurant dans le fichier sont de sexe féminin, 16% sont mineures et 34% sont des personnes «converti[e]s».
Ce fichier diffère des fameuses «fiches S» qui constituent une sous-catégorie apportée au fichier des personnes recherchées (FPR), dont le contenu est facilement accessible aux agents de police et de gendarmerie. Une fiche S précise la conduite à tenir en présence d'un individu. Selon la CNIL, le principal contributeur du fichier S est la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Signe de la prégnance de la menace terroriste et des difficultés de l'Etat à faire face à celle-ci : le 9 août, un attentat perpétré par un individu radicalisé a pris pour cible des militaires à Levallois-Perret, et a fait six blessés.