Emmanuel Macron repousserait l'introduction de la proportionnelle aux législatives
Pour cause de calendrier chargé, le gouvernement aurait décidé de repousser l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives. Un changement de programme qui surviendrait... au lendemain de résultats électoraux triomphaux.
Au lendemain du premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron se serait décidé à repousser la modification du code électoral visant à introduire une dose de proportionnelle pour l'élection des députés. Selon France Info, la réforme ne serait pas à l'agenda du gouvernement avant 2018.
Début mai, Emmanuel Macron avait pourtant annoncé à Mediapart sa volonté de procéder rapidement : «Il faut le faire avant la fin de l'année», avait-il déclaré. Devant l'insistance d'Edwy Plenel, le candidat d'En Marche ! avait même insisté : «Je ne le reporterai pas parce que je pense qu'il faut l'ancrer tout de suite dans notre vie démocratique.»
Invité sur RTL le 12 juin, le secrétaire général de La République en marche, Benjamin Grivaux, a assuré que «le débat [allait] s'ouvrir» sur cette question, sans pour autant avancer de dates. Mais selon une source gouvernementale proche du chef de l'Etat, citée par France Info, cette réforme ne serait pas à l'ordre du jour avant 2018. En effet, la réforme du Code du travail, la loi sur la moralisation de la vie publique et la préparation des lois budgétaires occuperaient déjà le gouvernement d'Edouard Philippe, qui ne souhaiterait pas ouvrir une modification de la loi électorale en parallèle.
En tout état de cause, les résultats du premier tour des législatives fournissent à Emmanuel Macron un solide motif pour ne pas se hâter d'introduire la fameuse «dose de proportionnelle» qu'il avait promise pendant sa campagne – sans jamais en définir l'ampleur. Avec le mode de scrutin actuel, LREM pourrait, selon les projections de plusieurs instituts de sondages, espérer obtenir près de 435 sièges le 18 juin prochain, ce qui constituerait un record historique sous la Ve République pour un parti politique.
En revanche, avec la proportionnelle intégrale, selon les calculs de RT, LREM et le MoDem n'obtiendraient que 187 sièges. La droite en gagnerait 125 (au lieu de 90 espérés), le Front national 85 (au lieu de quatre espérés), le Parti socialiste 79 (au lieu de 25 espérés) et la France insoumise et ses alliés 84 (au lieu de 32 espérés).