Après sa défaite, Henri Guaino estime que les «bobos égoïstes» de sa circonscription sont «à vomir»
Avec moins de 5% des suffrages, Henri Guaino n'accède pas au second tour dans la circonscription parisienne jusqu'ici tenue par François Fillon. Annonçant son retrait de la politique, il en a profité pour dire leur quatre vérités à ses électeurs.
Henri Guaino est amer. Le candidat à la députation dans la 2e circonscription de Paris, n'est pas parvenu à se qualifier pour le second tour. Avec seulement 4,5%, il arrive loin derrière le candidat de La République en marche (LREM) Gilles Le Gendre (41,81%) et sa rivale investie par Les Républicains Nathalie Kosciusko-Morizet (18,13%). Au soir de sa défaite, le 11 juin, l'ancien proche de Nicolas Sarkozy n'a pas mâché ses mots sur le plateau de BFMTV, estimant que les électeurs de sa circonscription étaient «à vomir».
«L'électorat qui a voté dans la deuxième circonscription de Paris aujourd'hui, dans le 6e arrondissement, le 5e et une partie du 7e, est à mes yeux à vomir. A vomir, hein, vous m'entendez bien», a-t-il déclaré. Alors que les journalistes quelque peu interloqués lui demandaient s'il ne s'agissait pas là d'une forme de mépris, l'intéressé a assumé cette posture : «C'est fini l'hypocrisie !»
Analysant la sociologie des arrondissements parisiens englobés par la circonscription où il se présentait, l'ancien député de Paris a expliqué qu'ils étaient, selon lui, peuplés de «bobos vivant dans l'entre-soi et l'égoïsme», principalement électeurs d'Emmanuel Macron. Mais il a également déploré l'hypocrisie de l'électorat de droite, qui ne l'a pas suivi dans cette aventure électorale où il se présentait sans étiquette. «Il y a cette espèce de bourgeoisie traditionnelle de droite, celle qui va à la messe, qui envoie ses enfants au catéchisme et qui, ensuite, vote pour un type qui, pendant 30 ans, s'est arrangé pour tricher par tous les moyens», s'est-il agacé, faisant référence à François Fillon, ancien candidat Les Républicains à la présidentielle.
Annonçant par ailleurs qu'il se retirait de la vie politique, Henri Guaino a estimé avoir tout fait pour faire valoir ses idées. «Je suis allé au bout du bout de mes engagements politiques, cela fait plus de trente ans, j'ai épuisé le sujet», a-t-il déclaré.
Henri Guaino s'était présenté face à la candidate des Républicains, lui reprochant d'avoir signé la lettre ouverte de LREM et d'avoir accepté la main tendue du parti d'Emmanuel Macron. Autre dissident de droite, le maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, a lui aussi été éliminé. Dans cette circonscription tenue jusqu'ici par François Fillon et réputée imperdable pour la droite, Gilles Le Gendre est en position très favorable pour l'emporter face à Nathalie Kosciusko-Morizet lors du second tour.