Hamon vs Valls : le choc des programmes des deux finalistes de la primaire de la gauche
Revenu universel, laïcité, loi travail, crise migratoire, cannabis... Les points de désaccord entre les deux vainqueurs du premier de tour de la primaire de la gauche ne manquent pas ! Voici les mesures clés des deux socialistes, thème par thème.
Loi travail : la fracture
La fameuse loi El Khomri est l'un des points de discorde essentiels entre les deux candidats. Si l'ancien Premier ministre, qui a défendu (à coups de 49.3) ce texte, ne souhaite logiquement pas revenir dessus, Benoît Hamon n'est pas de cet avis.
#ClermontFerrand C'est un fait, #loitravail facilite les licenciements, y compris pour une entreprise bénéficiaire #factchecking#abrogationpic.twitter.com/bDeZnXK5bQ
— Benoît Hamon (@benoithamon) 16 janvier 2017
«J'abrogerai immédiatement la loi Travail. Je rétablirai la hiérarchie des normes», a promis l'ex-ministre de l'Education nationale.
Revenu universel : l’étendard d’Hamon
C’est LA mesure phare de Benoît Hamon : un revenu versé sans condition à l’ensemble de la population, devant atteindre, à terme, 750 euros mensuels.
#Toulouse Réduire le temps de travail des personnes en souffrance au travail tout en diminuant chômage, c'est ça la gauche #RevenuUniverselpic.twitter.com/nXc2ADWqiP
— Benoît Hamon (@benoithamon) 20 janvier 2017
Manuel Valls propose plus modestement de fusionner tous les minimas sociaux en un «revenu décent», accordé sous conditions de ressources aux personnes majeures résidant en France.
Après la RMI, la CSG… je crois à cette nouvelle utopie concrète qu’est le revenu décent ! #VallsParishttps://t.co/mtJx1Z95WO
— Manuel Valls (@manuelvalls) 20 janvier 2017
Laïcité : Valls le «dur» contre les «accommodements raisonnables» d’Hamon
C’est bien connu, la laïcité est un principe sacré pour l’ex-Premier ministre – si bien que celui-ci compte inscrire dans la Constitution une charte de la laïcité, afin de lutter «contre tous les communautarismes».
“Je veux qu’une Charte de la laïcité soit adossée à notre Constitution.” #Limoges#Valls2017https://t.co/T6odI7ICl1
— AvecMV- #Valls2017 (@avecMV) 18 janvier 2017
.@ManuelValls "Lalaïcité c'est la France. La laïcité, c'est la gauche." #Valls2017#Limogespic.twitter.com/ieLfkjqkVc
— AvecMV- #Valls2017 (@avecMV) 18 janvier 2017
A contre-courant, Benoît Hamon prône des «accommodements» avec la laïcité, pour permettre à l’islam en France «de trouver une place semblable à celle des autres religions».
International : la Palestine divise
En matière de relations internationales, Hamon et Valls sont d’accord sur une chose : Donald Trump et Vladimir Poutine constituent une menace pour le monde !
#PrimaireGauche : les candidats sont-ils obsédés par la #Russie et Vladimir #Poutine ?https://t.co/oxoJEO52Lqpic.twitter.com/nAHcgUg3br
— RT France (@RTenfrancais) 20 janvier 2017
Pour le reste, un dossier oppose clairement les deux hommes : la Palestine. Hamon défend en effet la reconnaissance immédiate d’un Etat palestinien, contrairement à Valls, qui avait lancé en juin dernier, depuis Tel Aviv : « Dire aujourd'hui que nous reconnaîtrons l'Etat palestinien, c'est acter par avance l'échec de notre initiative.»
Manuel #Valls prend ses distances avec une reconnaissance automatique de la #Palestinehttps://t.co/TX4KqeOLOLpic.twitter.com/IOqFGFQxnM
— RT France (@RTenfrancais) 22 mai 2016
Crise des migrants : Merkel comme modèle... ou repoussoir ?
Le «frondeur» Hamon n’a pas du tout apprécié le traitement de la crise des migrants par le gouvernement français, que défend quant à lui – sans surprise – l’ancien Premier ministre. Et le député des Yvelines a fait entendre sa colère, lors d’un meeting en décembre : «Je voudrais dire ma honte, lorsqu'un Premier ministre issu des rangs de la gauche est allé tancer une chancelière allemande […] pour lui dire de ne pas en faire autant dans l'accueil […] des migrants.»
#Bordeaux Je ne demanderai pas ses papiers à une personne à terre, meurtrie par la guerre, avant que notre pays l'accueille #VisaHumanitairepic.twitter.com/Tk805RI2TV
— Benoît Hamon (@benoithamon) 17 janvier 2017
Lire aussi : Merkel : quand le tsunami migratoire ravage la cote de popularité (VIDEO)
Cannabis : la légalisation, c’est Hamon
Franche opposition des deux candidats… sur le cannabis. Hamon est pour sa légalisation, «pour tuer tous les trafics», tandis que Valls s'oppose à une telle initiative.
#PrimaireLeDebat Je propose la légalisation du cannabis pour consacrer à la prévention les 500 millions dépensés en vain sur la répression. pic.twitter.com/bkWpH5zqbP
— Benoît Hamon (@benoithamon) 15 janvier 2017
«Si vous légalisez le cannabis, vous aurez un cannabis plus dur», avait assuré, expert, l’ex-chef du gouvernement, lors du deuxième débat de la primaire de la gauche.
.@manuelvalls "Ilfaut des règles. Aujourd'hui nous connaissons les effets néfastes du cannabis sur la santé des plus jeunes" #Valls2017
— Le 87 avec Valls (@87valls) 15 janvier 2017
PMA : les deux candidats presque d’accord
La procréation médicale assistée (PMA) semble convaincre les deux socialistes : Hamon propose d’ouvrir celle-ci aux couples de femmes, alors que Valls, plus modéré, prône l’organisation d’un débat sur le sujet.
Dans son projet, Manuel Valls prêt à l'ouverture de débats sur la PMA et sur l'euthanasie pic.twitter.com/0qQMlxU4my
— Vincent Michelon(@vincentmichelon) 3 janvier 2017
Les deux hommes sont en revanche opposés à la gestation pour autrui (GPA).
Impôts : Hamon contre les robots
Les deux hommes de gauche comptent alléger les impôts des foyers les moins aisés : pour ce faire, Valls entend «poursuivre» la baisse de l’impôt sur le revenu pour les classes moyennes et populaires, tandis qu’Hamon préfère augmenter le nombre de tranches de cet impôt, afin de le rendre plus progressif.
Premier ministre, j'ai engagé une baisse des impôts pour les classes moyennes et populaires. #ONPC#Valls2017
— Manuel Valls (@manuelvalls) 14 janvier 2017
Mais la vraie originalité du député des Yvelines en matière fiscale ne réside pas là : Hamon compte instaurer… une «taxe sur les robots intelligents». Celle-ci viserait à compenser les pertes de cotisations sociales liées au remplacement des humains par des machines.
Ecologie : Valls ne veut pas aller plus loin
L’idée de fiscalité écologique est défendue par Hamon, mais rejetée par Valls. Ce dernier, en outre, soutient le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui a fait l'objet d'intenses mobilisations et de vifs débats à gauche, tandis que son adversaire s’y oppose.
«Je ne polémique pas, moi, je cherche des solutions» #Royal et #Valls n'en finissent pas de se chamailler sur #NDDLhttps://t.co/t7FzxgSRqFpic.twitter.com/47uyRg0RCT
— RT France (@RTenfrancais) 27 octobre 2016
Autre engagement «vert» d'Hamon : sortir du diesel d’ici 2025.
Europe : pour ou contre le Ceta ?
La règle budgétaire européenne – la limitation à 3% du déficit public pour chaque Etat membre –, Valls y est attaché. Hamon, lui, souhaite lancer un moratoire sur le sujet.
Pour @manuelvalls, le #CETA est "unaccord équilibré, un libre-échange maîtrisé", EN SAVOIR + SUR https://t.co/33XCJJyqD6pic.twitter.com/DtHGkO8JYD
— RT France (@RTenfrancais) 31 octobre 2016
Le Ceta (traité de libre-échange UE-Canada) sépare également les deux hommes : Valls est pour, Hamon contre. Tous deux se retrouvent, néanmoins, sur leur opposition au Tafta (le pendant euro-américain du Ceta).