Valls craint la fin du monde avec une alliance Poutine-Trump : «C’est complètement idiot»

Valls craint la fin du monde avec une alliance Poutine-Trump : «C’est complètement idiot»© BERTRAND GUAY Source: AFP
Manuel Valls en meeting.
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Les propos alarmistes de Manuel Valls sur le possible rapprochement entre Moscou et Washington n'ont que très peu de poids pour le député UDI Yves Pozzo di Borgo. Il y voit plutôt un bénéfice commun et une chance pour l'UE d'évoluer et se renforcer.

RT France : Manuel Valls a récemment réagi à une interview de Donald Trump en disant que l’alliance Trump-Poutine serait «la fin du monde». Partagez-vous son pessimisme ?

Yves Pozzo di Borgo (Y. P. d. B.) : C’est n’importe quoi. Manuel Valls ne fait pas plus de 10% dans les sondages. Ce qu'il dit est complètement idiot. Il y a un phénomène nouveau qui apparaît, celui de la possibilité d'un dialogue direct entre la Russie et les Etats-Unis. Mais ça ne veut pas dire que l'Europe va être hors du coup.

Je considère les paroles de Donald Trump comme très caricaturales et symptomatiques de quelqu’un qui ne sait pas réellement ce qu'est l’Europe. Mais elles ont un côté très positif : les Européens vont être obligés de prendre conscience qu’ils doivent maintenant faire l’Europe. Construire une Europe ayant sa propre politique étrangère et sa propre défense. Ils doivent comprendre qu'il ne faut pas simplement se contenter de faire une Europe économique. Les déclarations de Donald Trump sont certes caricaturales et excessives mais elles démontrent que l’Europe est devant le mur, et qu'il faut vraiment qu’on prenne en compte notre existence.

Quand vous avez des pays comme la Pologne, qui font venir des troupes américaines sur leur territoire pour se protéger, ce n’est pas sérieux. Il faut vraiment qu’il y ait une défense européenne, une politique étrangère européenne ainsi qu'un système économique et fiscal européen. Donald Trump peut bien dire que d'autres pays quitteront l'UE comme le Royaume-Uni, cela arrivera peut-être, mais je peux vous dire que les pays de la zone euro, ceux qui sont le noyau dur de l'Europe, vont rester unis. Nous allons en profiter pour en faire une grande puissance qui discutera aussi bien avec la Russie qu'avec les Etats-Unis. C'est pour tout cela que je trouve très positif ces changements et ce dialogue direct entre Washington et Moscou. On avait besoin de cela et l'Europe pourra prendre conscience qu'il faut qu'elle devienne plus forte et se développe d'elle-même.

Il est nécessaire que l'Europe, pour avoir une grande puissance économique et politique, ait des relations plus développées et moins conflictuelles avec la Russie

RT France : Donald Trump a également évoqué vouloir aider le Royaume-Uni à sortir de l'UE avec un accord commercial bilatéral. Pensez-vous que l'intérêt du président élu américain soit de voir l'Europe affaiblie ?

Y. P. d. B. : C'est très inélégant de la part de Donald Trump de peser sur le Brexit. Il sait très bien que le Royaume-Uni n'a pas été un pays fondateur de l'UE. Il a toujours été le bras armé des Américains de l'autre côté de l'océan Atlantique. Londres a toujours eu un pied en Europe et un à l'extérieur. Maintenant le Royaume-Uni veut partir ? Très bien, il faut en tirer les conclusions. Mais ce n'est pas parce que ce pays s'en va que l'Europe va s'affaiblir. Au contraire. Je crois que dans la zone euro, il va y avoir une solidité qui va s'installer et qui donnera une Europe bien plus forte avec un poids pour négocier avec les Etats-Unis. Mais aussi avec la Russie, car cela est nécessaire. La Russie est tout de même un pays européen. Il faut arrêter de considérer que ce n'est pas le cas. Il est nécessaire que l'Europe, pour avoir une grande puissance économique et politique, ait des relations plus développées et moins conflictuelles avec la Russie. Mais j'ai tendance à penser que tout cela est possible. Les paroles de Manuel Valls, qui n'a rien compris ou du moins est très maladroit en matière de politique étrangère, c'est bien gentil mais sans véritable poids. Il fait maintenant partie des gens qui ne comptent plus beaucoup en France. 

Manuel Valls incarne ces gens qui sont en perte de vitesse après avoir mal géré le pays. Ils ne sont donc plus très représentatifs de la France

RT France : Les propos et critiques de Manuel Valls à l'encontre de Donald Trump représentent-ils la pensée de l'establishment et des citoyens français ?

Y. P. d. B. : Pas du tout. Savez-vous quels sont les pourcentages en faveur du candidat PS à l'élection présidentielle ? Entre 9 et 10% ! Cela veut dire qu'ils sont cinquième derrière Marine Le Pen, derrière François Fillon, derrière Emmanuel Macron et derrière Jean-Luc Mélenchon. En plus de cela, il n'est même pas sûr que Manuel Valls emporte la primaire de la gauche. Il incarne ces gens qui sont en perte de vitesse après avoir mal géré le pays. Ils ne sont donc plus très représentatifs de la France.

Qu'il y ait un rapprochement – même s'il ne sera pas aussi simple qu'on veut bien le dire –entre les Etats-Unis et la Russie, c'est dans l'intérêt de tous

RT France : Si le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis entendu par Donald Trump voyait le jour, qu'elle devrait être la position diplomatique de la France pour défendre ses intérêts au niveau mondial ?

Y. P. d. B. : Il n'y a pas de logique de conflit. Avec les affaires en Ukraine puis en Syrie, des tensions très fortes se sont développées entre les Etats-Unis, suivis par l'Europe et la Russie. Qu'il y ait un rapprochement – même s'il ne sera pas aussi simple qu'on veut bien le dire – entre les Etats-Unis et la Russie, c'est dans l'intérêt de tous. Tout le monde en serait satisfait. Nous ne sommes pas dans une logique d'avoir des conflits d'intérêt. Je crois que dans cette affaire, l'Europe doit s'affirmer comme un partenaire au même niveau que la Russie ou les Etats-Unis. Le problème de l'Europe c'est qu'elle est la deuxième puissance économique mondiale mais elle est très faible au niveau de la politique étrangère et de la défense. Si l'Europe devient plus puissante, tout le monde s'en portera mieux y compris les Etats-Unis et la Russie.

Lire aussi : Grande absente de l'interview de Trump, la France n'est pas à la tête de l'actualité européenne

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