Conseiller de Trump sur les sanctions : «Les Russes pourraient même manger de la neige»
Le conseiller de Donald Trump Anthony Scaramucci a déclaré que les Russes seraient «prêts à manger de la neige pour survivre». Une métaphore servant à montrer l'inutilité des sanctions antirusses. Moscou lui a répondu avec une bonne dose d'ironie.
«Les sanctions [économiques] contre Moscou n'ont fait que rassembler le peuple russe derrière leur président Vladimir Poutine. Pour ma part, j'en suis persuadé, les Russes seraient prêts à manger de la neige s'il le fallait, c'est dans leur culture.»
Trump advisor @Scaramucci:
— John Walker (@podnoss) 17 janvier 2017
Russians will eat snow to survive, it's part of their culture. Trump can work with that.https://t.co/XNEgelAsyn
Telle fut la déclaration du conseiller du nouveau président Donald Trump pour les relations publiques et les affaires intergouvernementales Anthony Scaramucci. Ce dernier s'exprimait devant les médias pour faire part de son avis sur les sanctions économiques infligées à Moscou par Washington depuis 2014. Selon lui, ces dernières sont totalement inutiles et, plutôt que de l'affaiblir, ne font que renforcer la fierté du peuple russe.
'I can assure you that our future relations with Russia will be better than what they are now' Trump adviser Scaramucci #wef17@dw_businesspic.twitter.com/zupiyBbomu
— M.Kasper-Claridge (@ManuelaKC) 17 janvier 2017
Plus tôt, Anthony Scaramoucci avait déjà déclaré, cité par l'agence TASS, que la Russie et les États-Unis pourraient améliorer leurs relations au cours de l'année, puisque le nouveau président américain Donald Trump souhaitait mettre en avant les intérêts communs de Moscou et Washington, comme il l'avait annoncé à maintes reprises au cours de la campagne présidentielle.
En attendant, les Russes ne mangent pas de neige, et leur secteur agricole se développe
Moscou n'a pas tardé à réagir aux propos du conseiller de Donald Trump, rappelant que les sanctions antirusses avaient entraîné un embargo de Moscou sur les produits occidentaux, ce qui a finalement contribué à l'essor de l'agriculture nationale et que les Russes se tournaient désormais volontiers vers les produits locaux.
Aussi, si le secrétaire de presse du Kremlin Dmitri Peskov a partagé dans sa globalité l'analyse d'Anthony Scaramucci, il a tout de même souhaité mettre en avant l'absurdité de sa neigeuse métaphore.
A la neige, les Russes préfèrent les délices gastronomiques de production nationale dont le succès a bondi de façon fulgurante justement depuis la mise en place des sanctions
«Le fait que, à bien des égards, les sanctions [antirusses] ont eu un effet inverse à ce qui avait été prévu, autant pour le pays qui les a imposées que pour celui qui les subit est indéniable. C'est un sujet que nous avons abordé maintes et maintes fois au cours d'une longue période. En ce qui concerne ce genre de métaphore, je dirais qu'elle ne convient pas vraiment à la situation actuelle, puisque les Russes, à la neige, préfèrent les délices gastronomiques de production nationale dont le succès a bondi de façon fulgurante justement depuis la mise en place des sanctions», a déclaré le porte-parole du Kremlin, cité par TASS.
La détérioration des relations avec l’Occident a en effet donné un coup de fouet au secteur agricole russe. Après l’entrée en vigueur des premières sanctions économiques occidentales en 2014, le président Poutine a décidé d’appliquer une interdiction d’entrée sur le territoire à certains produits en provenance de plusieurs nations à l’origine des sanctions contre son pays, qu'il s'agisse de produits agricoles, de matières premières ou de produits d’alimentation.
En novembre dernier, Vladimir Poutine avait affirmé que l'embargo russe sur les produits occidentaux, mis en place en réponse aux sanctions anti-russes de l'Occident, était dans l’intérêt des consommateurs russes puisqu’il leur permettait de trouver des produits de qualité à des prix plus abordables, rappelant que la Russie doit «créer des conditions viables». Selon lui, cet embargo est «bon pour l’économie russe et doit durer «le plus longtemps possible».